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azur et or

la vie dehors
chemins obscurs
azur et or
je n’en ai cure

d’abord se taire
sentir en moi
ce qui se terre
à tout émoi

et puis rêver
d’encore écrire
l’âme bravée
par le sourire

l’exaltation
du cœur dédié
aux vibrations
du monde entier

goûter la paix
le soir venu
dans le drapé
des sens à nu

et oublier
les anciens jours
pour tout rayer
hormis l’amour

Texte de Luc Fayard,.
Voir la mise en scène, illustrée par 14 œuvres d'artistes contemporains, dans Galerie Amavero

ma compagne

ma compagne
à la grâce dénouée
des heures imparfaites
mon envie d’ombre 
où se cacher le jour
dans un bois de senteurs 
et de chuchotements 

mon fanal de brume
ensorcelée
sur un canal lent et droit 
au secret chemin de halage

mon horizon magique 
de mer et vent mêlés
mon eau de source
rivière et cascade 
où s’abreuver

ma musique aux notes saillantes
blanchies par la lumière
à l'aube flottante
d'un sourire salutaire

ma couleur d’outremer
profonde et fière
ma tour du futur cerclée 
de nuages débridés 

mon infusion de mots 
tenaces cris de vérité
sur un cœur de tambour
et de fanfare enguirlandée

mon rire impérieux
dans la tempête
ma voie de règne ensoleillée
par les yeux profonds de l’apnée

mon archange de paix
ma vie 
mon éternité

Hommage à Louis Aragon
Texte de Luc Fayard à voir dans Galerie Amavero illustré par deux nus peints à 60 ans d'écart : Big Study for Nude, de Tom Wesselmann (1976) et l'illustrissime Nu couché d'Amedeo Modigliani (1917)

poisson samouraï

il était une fois
un poisson samouraï
guerrier endiablé
vif et justicier
un jour il vit
une dame poisson si jolie
qu’il en rendit les armes
de leur union
naquit une floppée
de petits poissons pacifistes
et la mer ne connut
plus jamais la guerre

roses blanches

roses blanches
>un jour je t’offrirai
>des roses blanches
>qui te diront tout
>de nous
>pour nous comprendre
>il suffira
>sans les toucher
>de les regarder
>en silence
>et de sentir la fragance
>entrer dans nos cœurs

sortilège

quelques instants seulement
le temps se souviendra de nous
le vent de notre odeur 
le soleil de notre peau
et l’océan de nos cris

puis ils se lasseront
des miasmes embrumés 
de nos vies opaques 
insensiblement
nos traces fatiguées 
s’évanouiront 
dans l’obscurité

qui saura dire alors
dans ce nouveau désert 
ce qui nous a fait rire
ou pleurer
qui saura raconter
les trébuchements
les vagues les passions
qui saura trouver 
la joie dans l’ombre 
des chemins escarpés

avec le vent 
balayant le souvenir 
comme du sable
avec le soleil
brûlant le paysage
jusqu’à la cendre
le monde sera propre et nu
même les taches 
disparaîtront

et quand tout se taira
que la ligne de nos vies
s’envolera filandre
un dernier sortilège 
effacera nos pas
pour que jamais
l’on ne sache
qui nous avons aimé

Texte de Luc Fayard, inspiré par Old School, de Deb Garlick.

dialogue de murmures

le bonheur est un cri d’oiseau
surpris un soir d’automne
par une âme rêveuse

l’amour une langue de mer
longtemps languide sur le sable
avant de fuir vers l’horizon

flèches du contretemps
diamants bruts du présent
lumières de l’inattendu

le bonheur et l’amour
dialogue de murmures
entre cœurs translucides

Texte de Luc Fayard; voir une mise en scène dans Galerie Amavero

les mots que j'aime

je ferai un tapis des mots que j’aime
pour que tremblants tes pieds blancs et nus foulent
le grand désordre mué en poème
de ton âme chavirée par ma houle

j’accrocherai les mots que j’aime aux arbres 
pour qu’en marchant tu en tisses des fleurs
réunies en bouquets de rose et marbre
veinés de voluptueuses couleurs

les mots que j’aime voleront au ciel
pour qu’en suivant leur essaim tu transformes
les nuages crémeux comme le miel
en cerfs-volants dessinant mille formes

je ferai un voilier des mots que j’aime
pour qu'ils t'embarquent en mer avec eux
le soir nous réciterons des poèmes
au soleil roux se couchant dans tes yeux

et quand sonnera la fin de semer
je scellerai les mots que j'aime en moi
pour qu'ils créent la passerelle vers toi
où nous rêverons ensemble à jamais

Texte de Luc Fayard, illustré par Reading, de Julius LeBlanc Stewart et Les Chants de Maldoror, de Salvador Dali : voir les différentes mises en scène dans Galerie Amavero, dans Poésie de l'Art et dans instagram @lucfayard.poete

les portes de la nuit

les portes de la nuit
sont prêtes à lever
devant moi sans un bruit
leurs voiles du secret

le chemin qui m’emmène
sans joie et sans allié
enterrera mes peines
tout sera oublié

les vallées et les tourbes
les secrets les non-dits 
la magicienne courbe 
graveuse d’interdit

l’antique virtuose
glissera sur la pente
de la beauté des choses
rendue évanescente

sans gloire ni rameau
dans mon lointain regard
le silence des mots
te dira qu’il est tard

quand au son de mon deuil
cerbère de l’oubli
je franchirai le seuil 
des portes de la nuit

je n’aurai qu’un regret
n’avoir pas su te dire
dans un dernier sourire
à quel point je t’aimais

Sélectionné pour L'Anthologie de la Poésie - Prix international Arthur Rimbaud 2024
Voir mise en scène illustrée par 40 œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero!

l'amour la mort

un jour, son apparition 
illumina la terrasse d’en face
s’installant dans le fauteuil
elle prit son livre dans les mains
et ne le quitta plus des yeux
jusqu’au soir

plongé dans ses tourments
il ne détecta pas sa présence
tout de suite

en quelques jours
la routine s’était installée
elle se montrait l’après-midi
dans la chaleur épaisse
glissant telle un fantôme
vers le même coin d’ombre
d’où elle ne bougeait plus
tête penchée sur le côté
regard hypnotisé par les pages

auréolée par la lumière blanche du soleil
il ne pouvait détailler son visage à contrejour
il l’imaginait jeune et belle triste
se consolant dans ses lectures
pour oublier
son amant l’avait quittée certainement
et la vie ne possédait plus de sens pour elle
pour lui non plus

toujours seule
personne pour venir la voir
seule la vieille servante
pour s’occuper d’elle

solitaire lui aussi
n’ayant envie de rien
et rien à faire
il la fixait des yeux
chaque jour
un peu plus

jamais elle ne fit un geste pour signifier
qu’elle avait perçu son manège
alors il l’aima de plus en plus fort
et un soir il se décida 
demain  il déclarerait sa flamme

cette idée l’asphyxia toute la nuit
le lendemain elle n’apparut pas

il sut alors qu’elle était morte
respirant brusquement de plus en plus mal
il mourut dans la journée

par hasard
ils furent enterrés tous les deux
côte à côte
au fond du cimetière
contre le vieux mur en pierre
rongé par les plantes

en quelques mois
le lierre recouvrit les deux tombes
d’un même manteau vert
comme pour les réunir à jamais

En souvenir de la tombe des frères Van Gogh à Auvers-sur-Oise
Voir une mise en scène avec une image IA créée pour le texte dans Poésie de l’Art

Malika

À mes mamas algériennes.
Deux mamas qui ne se connaissent pas, sont pourtant tatouées dans mon cœur.
L’une est ma belle mama de la poésie et l’autre est ma mama Malika.
Même le prénom MALIKA comporte le nom de Ali BELKAHLA.
On ne récolte ce que l’on s’aime, j’ai été baptisée Yacuta par Linda.
Encore une autre mama, à laquelle je tatoue le signe de l’amour,
Ave Maria, si tu me reconnais, je suis ta tata.
Cette toile figurative est le caméléonisme du culturisme.
Je développe ma masse musculaire pour faire de l’esthétisme.
À plusieurs, les mamas deviennent QUEEN
À l’image de Malika.
Des femmes fortes qui ont enfantées les plus beaux insignes.
SAL’ÂME ALI BOOM, KELTOUM !
Ils sont DEFFOUS ces Algériens !

Texte: Angélique Leroy
inspiré de
Malika, de Keltoum Deffous
à voir illustré dans Galerie Amavero

Toi qui t'es tu

Qui es-tu
toi qui t’es tu ?
Toi qui ne pépies plus.

Sur un fil tendu,
je t’ai entraperçu.
Je me suis reconnue.
Deux pattes frêles,
et un ersatz d’ailes,
un cœur-citadelle
en guise de maison,
et nos imperfections
comme belle toison.
Dans nos silences,
Naissaient les confidences,
nos histoires d’errance.
Et sur ce fil tendu,
toi qui ne pépiais plus,
moi,
je t’ai entendu.
Un moineau ordinaire,
ni bavard, ni disert,
qui dans son nid d’hiver
tendait ces ailes pour ressembler
aux vautour ou aux éperviers
aux aigles épris de liberté.

Toi tu te sentais grêle,
perché sur ta ficelle.
Petit, si petit
au milieu des géants.
Moi, je me sentais fragile,
assise dans la ruelle,
petite, si petite,
et presque insignifiante.

Nous nous racontions nos histoires,
sans un mot, sans parler.
Dans nos regards noirs,
nous lisions les secrets,
et nos ailes brisées,
et nos corps chétifs,
et nos coeurs sensibles,
et nos silences débiles.

Et dans un cri, fébrile,
moi je t’ai chantonné :
« Je t’aime, tel que tu es ».
Et toi petit oiseau,
que je trouvais si beau,
tu t’es mis à chanter.
Bien mieux que l’épervier.
Bien mieux que le corbeau.
Et moi, avec mon coeur d’enfant
au milieu des titans,
je me suis mise à danser,
Je me suis mise à aimer.
Bien mieux que ces furieux,
Que ces gens trop sérieux,
Bien mieux que les gens normaux
Qui ne parlent plus aux moineaux.

Texte et musique : Léa Cerveauillustré par une image de l'IA Canva
à voir en "Poésique" dans Galerie Amavero

mort j'écrirai encore

je vois j’écris je sens
que se forgent les mots
les plus forts les plus hauts
dans mon âme mon sang

je crée un autre monde
où vivent les amants
voluptueux du chant
contrepoint de ma ronde

rejoignez-moi marchons
dans les limbes l’éveil
les miroirs des merveilles
les yeux sur l’horizon

là où la vie est pure
comme un air de désir
échappé du sourire
messager des murmures

et même si je sens
que la rue triste et noire
n’offrira rien à voir
que le monde n’attend

mes mots reliés en or
scelleront un enduit
des beautés du chemin
mort j’écrirai encore

Texte: Luc Fayard
illustré dans Galerie Amavero avec un tableau de Léon Spillaert

Souffle de vie

Si tu pouvais arrêter le temps,
Que retiendrais-tu de nos moments ?
Si l’air se figeait, rien qu’un instant,
Que garderais-tu absolument ?

Le frisson de nos premiers baisers ?
Nos étreintes un peu trop exaltées ?
Ou mon dernier souffle à tes côtés
Aussi léger qu’une brise d’été ?

Fixerais-tu nos mots insufflés
Aux quatre vents de l’éternité ?
Et nos envies toujours conjuguées
Au temps qu’il faisait, hiver comme été ?

Quand le monde cessera de tourner,
Je prendrai une grande bouffée d’air
Et la scellerai à tout jamais
Dans tous les contenants de la terre.

mis en scène dans Galerie Amavero
Texte : Élise - Les petits mots - son site et son instagram
Inspiré de : Petit Souffle, de Léa Dumayet - aluminium, 30 x 30 x 1cm - 2023 – son instagram

éloge de l'ombre

bien sûr il a fallu 
que naisse la lumière
pour ensuite l’oublier 
définitivement
ne garder que les demi-teintes
et surtout les jeux les renvois
les bégaiements 
avancer sur le côté 
balbutiant

laisser l’âme s’émouvoir de l’obscur
le cœur frissonner du soupçon d’un remous
le sourire s’embellir de l’énigmatique

contempler les aspérités 
pour ne pas s’en blesser
suivre les perspectives en flèches
vers les frondaisons dansantes

ne rien croire d’abord
tout imaginer

écouter le vent quand il trouble la pluie
profiter de la fraîcheur entre jour et nuit
quand la vie prend le goût 
d’un petit grain de sel 
glissant sur une peau  tannée

de l’amour 
ne retenir que ses frôlements
débuts bruissements
les senteurs de jeunesse
 silences rapprochés
la brutale attente de la rencontre
instants figés

dans la nature et dans l’homme
étudier sans cesse le plus fort contraste
la ligne de fuite évasive et décidée
qui dessinera l’arrière-plan

dans les replis brumeux
déformer la silhouette du temps 
suivre les fantômes blancs
dans les traces des passants

et quand tu graveras
ton propre sillon
sentir comme l'iode
la liberté t’envahir
à pas de géant

Hommage à Junichiro Tanizaki

Finaliste du Diplôme d'Honneur - Concours Europoésie-Unicef 2023

illustré par 
Nocturne in Black and Gold - the Falling Rocket, de James Abbott McNeill Whistler ou bien par Mystère et mélancolie d'une rue, de Giorgio di Chirico

elle joue la nuit

elle joue
et par la porte ouverte
les notes du piano fuient
je les regarde
s’envoler dans la nuit
sur un tempo lent
caresser les nuages blancs

elle joue
et le temps s’arrête
de respirer
moi aussi
partagé
entre nuit grave
et musique aigüe

elle joue
et ne sait
sa grâce à elle
pour moi
tout ce qu’elle touche luit
ses mains créent la lumière
de mon chemin d’élu
balisé dans la nuit

elle joue
et le vent profite d’un soupir
pour pousser le sien
moi aussi
musique et nuit
sœurs jumelles
de l’attente

elle joue
et dépêche en l’air
ses notes messagères
points d’interrogations
titubant sans fin
dans la nuit claire
de ma tête étoilée

elle joue
et les étoiles alanguies
clignent des rayons une à une
complice le ciel me sourit
dans son halo bleu de lune

elle joue
et sans elle au piano
la nuit ne serait
plus jamais la même
moi non plus
ou je serais la nuit
voir une version un peu différente, en musique, sur instagram

barbe bleue

c’est un conte
de l’amour
de la peur
du secret
et de l’interdit
il était amoureux
elle trop curieuse
il l’emmena
dans son château
dont elle fit ouvrir
les six portes permises
et le dernière interdite
cette septième
lui fut fatale
on dirait une fable
de La Fontaine
dont la morale serait
ne comptez jamais
plus loin que six

sous les ponts

sous les ponts
coule toujours la Seine
et les amours racontent
les mêmes histoires
les quais soupirent
des rencontres passantes
éternité de l’âme
émotions du poète
devant l’eau qui file
oxymore emblème
de la présence éphémère

passage

passage entre deux mondes
vers la lumière et l’inconnu
loin des souvenirs lourds ou bleus
des colères et des joies
chemin à déchiffrer soi-même
sans ornières ni frontières
surtout ne pas se retourner
comme la femme de Loth
jetant un fatal regard à Sodome
et pour connaître le sens de sa vie future
il faudra avancer sans regarder
les couleurs si fortes de la vie passée

touareg

je marcherai longtemps
pour te rejoindre là-bas
mes pieds seront légers
sur le chemin de la rencontre
je resterai longtemps
près de toi endormie
et puis je repartirai
rempli d’une force nouvelle
je dirai au vent du désert
prends soin de mon aimée
un jour je viendrai comme un roi
auprès d’elle seul et fier
fouler une dernière fois
le sable et la pierre

temple de l'amour

quand au temple nous serons
nos deux corps s’embrasseront
dans la nouvelle religion
du monde factice
la rivière et les colonnes
tout pour le plaisir des yeux
de la reine décoratrice
et des passants
le temple se souvient
des fêtes nocturnes
qu’il abrita au temps jadis
pour lui comme pour nous
l’automne est propice
à la nostalgie du passé

Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier