la nostalgie de l’enfance
est le mythe du paradis
on s’imagine avoir vécu
l’innocence du monde
alors qu’on n’était que jouet
griffé par le hasard
bateau de papier
secoué par la brise du lac
cerf-volant échappé de son fil
l’inconscience angélique
suffisait à transcender
les silences et les sourires
les caresses et les comptines
l’infinie douceur de la peau
nous tenait lieu de cocon
son odeur tiède nous abritait
des miasmes du monde
quand avec le temps
qui martèle et rouvre
les cicatrices
on se rend compte
de la supercherie
qui nous a suggérée
un bonheur flou
l’odieuse découverte
nous fait un trou à l’âme
alors on ne sait plus
quelle fut l'enfance vécue
perdant l’équilibre
on marche en crabe ahuri
de la difficulté d’être adulte
et dans les mensonges
du souvenir
on ne garde en soi
que l’absence hurlante de réponse
à la seule question existentielle
la réalité de l’amour
parents chérissez vos enfants
et surtout montrez-leur
comment vous les aimez
Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par des œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero
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léger sourire
elle buvait
par à-coups mécaniques
cigarette à la main
cheveux cachés dans la fumée
tête penchée
regard flou lointain
silhouette habituelle
de fond de salle
épaules serrées
dans un manteau gris
on ne voyait que ses mains
au bout desquelles
de fins ongles longs
au vernis rouge
comme ses lèvres
semblaient des étincelles
elle buvait
verre après verre
cigarette après cigarette
appliquée
parfois languide
distraite et vague
indifférente
comme si elle dessinait
des cercles dans le vide
rien n’avait d’importance
hormis boire et fumer
de temps en temps
la cendre tombait
sur la table du bistro
elle la chassait
d’un doigt négligent
comme elle repoussait
de sa pensée
les soucis d’aujourd’hui
de son cœur
les regrets du passé
elle buvait
à sa solitude fière
aux amants oubliés
aux chansons entonnées
les soirs de fête
si nombreux
qui ont peuplé sa vie
si longtemps
elle buvait
sans rien attendre
ne levant plus la tête
à la cloche de la porte
n’espérant plus personne
et pourtant dans la brume
de sa triste vie
à sa table ce soir-là
quand vint l’heure de la fermeture
dans le du tintement des verres
le raclement des chaises
et le frottis du balai
apparut dans ses yeuxs
comme un léger sourire
qui éclaira doucement
le coin de ses lèvres
et son visage tamisé
en fut rajeuni
Texte de Luc Fayard, inspiré par le tableau Femme buvant, de Gerhard Richter (1968)
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero
par à-coups mécaniques
cigarette à la main
cheveux cachés dans la fumée
tête penchée
regard flou lointain
silhouette habituelle
de fond de salle
épaules serrées
dans un manteau gris
on ne voyait que ses mains
au bout desquelles
de fins ongles longs
au vernis rouge
comme ses lèvres
semblaient des étincelles
elle buvait
verre après verre
cigarette après cigarette
appliquée
parfois languide
distraite et vague
indifférente
comme si elle dessinait
des cercles dans le vide
rien n’avait d’importance
hormis boire et fumer
de temps en temps
la cendre tombait
sur la table du bistro
elle la chassait
d’un doigt négligent
comme elle repoussait
de sa pensée
les soucis d’aujourd’hui
de son cœur
les regrets du passé
elle buvait
à sa solitude fière
aux amants oubliés
aux chansons entonnées
les soirs de fête
si nombreux
qui ont peuplé sa vie
si longtemps
elle buvait
sans rien attendre
ne levant plus la tête
à la cloche de la porte
n’espérant plus personne
et pourtant dans la brume
de sa triste vie
à sa table ce soir-là
quand vint l’heure de la fermeture
dans le du tintement des verres
le raclement des chaises
et le frottis du balai
apparut dans ses yeuxs
comme un léger sourire
qui éclaira doucement
le coin de ses lèvres
et son visage tamisé
en fut rajeuni
Texte de Luc Fayard, inspiré par le tableau Femme buvant, de Gerhard Richter (1968)
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero
sud
rempart de la moustiquaire vitres ouvrant le cœur soudain le chant des cigales s’éteint pleine lune sa lumière efface les étoiles attente mystère absence creusée par la disparition progressive des gutturalités enfantines répétition silence la maison se referme sur elle accordéon du poumon balancelle des sentiments dehors le chaudron empêche de respirer dehors on vit toujours on avance forçats fouettés au sang on rêve du voilier si loin du temps et de la terre là-bas sur les infinis où le regard se perd retour réalité ici bloqué par les gris marrons verts propices à la méditation chênes verts et chênes blancs violemment entrelacés terrasse soleil terrasse frondaison et l’eau qui chuinte berceuse enrayée enfance murmures les murets du passé rappellent les vieux tabliers folie animale les geckos dormeurs sursautent d’un bond de crise cardiaque terre carapace rouge et dure où les doigts saignent secret transmission l'âme chante quand même
Texte de Luc Fayard en hommage à Tristan Tzara et Jean Arp, Vingt-cinq poèmes, dix gravures sur bois, Collection Dada Zürich; voir la mise en scène illustrée par quatre oeuvres de Sophie Taeuber Arp dans Galerie Amavero
Mots-clés :
âme,
dada,
enfance,
Luc Fayard,
maison,
nature,
nouveau-poeme,
provence,
Sophie Taeuber Arp,
souvenir,
sud
objets sur un bureau
nature morte
quelques livres bien sûr
témoins d’une autre vie
je lisais tellement
vorace jamais rassasié
un bic on ne sait jamais
mais c'est jamais
il rouille
des câbles en tas de nouilles
pour me relier au monde
par peur d’en être coupé
des écrans plein d’écrans
pour la même raison
écrire pour exister
ou pour oublier qu’on existe
une tasse de café sale
qui traîne persistante
ma seule drogue
les autres m’ont fait mal
et puis mes souvenirs
prégnants ou futiles
surtout les regards les odeurs
les strates empilées
de mon enfance rêveuse
sans bouger sans actes
et maintenant comme avant
mes heures passées seul
les yeux dans les vagues
d'un décor apposé
hier un mur grillagé
aujourd'hui la vallée verte
l’âme en constant débord
pressé par le temps
les mains sur le clavier
et affichés sur les écrans gris
les mots toujours les mots
qui racontent impassibles
la litanie de ma vie
Texte de Luc Fayard inspiré par la photo Still Life with candle de Pavel Mentz (voir son site mentzart.com ) que j'ai aussi comparé au tableau Things de Rosario de Velasco (1933) .
la vie est là
en résumé
et en désordre
quelques objets
sur un bureau
et tout est dit
hérité de ma mère
le mien est vieux et beau
avec son plateau
de bois et de cuir vert
dessus il y aurait
pas de crâne mais
la boussole de mon père
qui savait toujours où il était
elle ne me sert à rien
son compas de marin
à pointes sèches
pour tracer sa route
la mienne zigzague
dans les doutes
en résumé
et en désordre
quelques objets
sur un bureau
et tout est dit
hérité de ma mère
le mien est vieux et beau
avec son plateau
de bois et de cuir vert
dessus il y aurait
pas de crâne mais
la boussole de mon père
qui savait toujours où il était
elle ne me sert à rien
son compas de marin
à pointes sèches
pour tracer sa route
la mienne zigzague
dans les doutes
quelques livres bien sûr
témoins d’une autre vie
je lisais tellement
vorace jamais rassasié
un bic on ne sait jamais
mais c'est jamais
il rouille
des câbles en tas de nouilles
pour me relier au monde
par peur d’en être coupé
des écrans plein d’écrans
pour la même raison
écrire pour exister
ou pour oublier qu’on existe
une tasse de café sale
qui traîne persistante
ma seule drogue
les autres m’ont fait mal
et puis mes souvenirs
prégnants ou futiles
surtout les regards les odeurs
les strates empilées
de mon enfance rêveuse
sans bouger sans actes
et maintenant comme avant
mes heures passées seul
les yeux dans les vagues
d'un décor apposé
hier un mur grillagé
aujourd'hui la vallée verte
l’âme en constant débord
pressé par le temps
les mains sur le clavier
et affichés sur les écrans gris
les mots toujours les mots
qui racontent impassibles
la litanie de ma vie
Texte de Luc Fayard inspiré par la photo Still Life with candle de Pavel Mentz (voir son site mentzart.com ) que j'ai aussi comparé au tableau Things de Rosario de Velasco (1933) .
Voir les mises en scène sur instagram.com/lucfayard.poete et dans Galerie Amavero
Mots-clés :
bureau,
concours-SPF-2024,
écran,
écrire,
enfance,
lire,
livre,
Luc Fayard,
mot,
nature morte,
objet,
Pavel Mentz,
photographie,
poeme-court-2,
Rosario de Velasco,
souvenir
Le Vénérable des chênes
Le vénérable des chênes, la plainte du vent dans la chevelure des cyprès, la pluie qui incante sur le toit vieilli d’une grange : tout, je veux tout garder de cet automne que je vis à cloche-pied et en bottes en caoutchouc et qui me mène gaiement à mes cinquante ans, ce printemps de la sagesse au goût d’enfance et de madeleine de Proust.
Dans ce terrain de vie sublime et cruel qu’est le monde, je déclare avec force qu’il nous faut faire feu de toute joie.
Oui ! Vivre jusqu’à l’ivresse, tirer le vin du plaisir jusqu’à plus soif, refuser la pesanteur du présent qui fige et sclérose dans un désenchantement mortifère et aimer chaque jour ses inspirations miraculeuses et ses expirations délivrantes.
L’âme saura-t-elle retrouver l’émerveillement des premières fois ?
Aimer est simple.
Il suffit de jeter sa tendresse infinie vers chaque acteur du vivant, de l’arbre à l’oiseau et de l’oiseau à l’homme.
L’homme dans toute sa pluralité.
C’est d’abord rencontrer le singulier et la magie en soi.
C’est tomber en amour pour l’âme que l’on abrite.
S’aimer !
L’aventure de toute une vie que de se défaire des attentes d’autrui, de cesser d’espérer ce qui n’attend que d’être conquis, de guérir de ce qui parait inconsolable.
A force d’abandon, la femme que je suis a retrouvé la fillette espiègle qui, du haut de ses huit ans, maîtrisait la nuit et les dragons de la rivière de sa grand-mère, l’enfant rêveuse qui cherchait le monde derrière le miroir énigmatique des flaques et sautait à pieds joints dans l’inconnu.
C’est tout un apprentissage, adulte, de redevenir un enfant.
Relisons donc le Petit Prince, du grand émerveillé devant l’Éternel qu’était Antoine de Saint-Exupéry.
L’enfance est le vivier inépuisable des possibles, presque une résistance dans un temps qui l’écourte et l’ébrèche comme pour nous empêcher de profiter de ses trésors.
Alors, soyons vieux mais soyons fous.
Dansons comme des funambules sans penser à la chute.
Que le jour qui point vous soit fête.
Je pars jeter mes souliers dans les flaques.
Dans ce terrain de vie sublime et cruel qu’est le monde, je déclare avec force qu’il nous faut faire feu de toute joie.
Oui ! Vivre jusqu’à l’ivresse, tirer le vin du plaisir jusqu’à plus soif, refuser la pesanteur du présent qui fige et sclérose dans un désenchantement mortifère et aimer chaque jour ses inspirations miraculeuses et ses expirations délivrantes.
L’âme saura-t-elle retrouver l’émerveillement des premières fois ?
Aimer est simple.
Il suffit de jeter sa tendresse infinie vers chaque acteur du vivant, de l’arbre à l’oiseau et de l’oiseau à l’homme.
L’homme dans toute sa pluralité.
C’est d’abord rencontrer le singulier et la magie en soi.
C’est tomber en amour pour l’âme que l’on abrite.
S’aimer !
L’aventure de toute une vie que de se défaire des attentes d’autrui, de cesser d’espérer ce qui n’attend que d’être conquis, de guérir de ce qui parait inconsolable.
A force d’abandon, la femme que je suis a retrouvé la fillette espiègle qui, du haut de ses huit ans, maîtrisait la nuit et les dragons de la rivière de sa grand-mère, l’enfant rêveuse qui cherchait le monde derrière le miroir énigmatique des flaques et sautait à pieds joints dans l’inconnu.
C’est tout un apprentissage, adulte, de redevenir un enfant.
Relisons donc le Petit Prince, du grand émerveillé devant l’Éternel qu’était Antoine de Saint-Exupéry.
L’enfance est le vivier inépuisable des possibles, presque une résistance dans un temps qui l’écourte et l’ébrèche comme pour nous empêcher de profiter de ses trésors.
Alors, soyons vieux mais soyons fous.
Dansons comme des funambules sans penser à la chute.
Que le jour qui point vous soit fête.
Je pars jeter mes souliers dans les flaques.
Mis en scène dans Galerie Amavero
Texte : Virginie Roques
Œuvre : Childhood - The Then Largest , de Hilma af Klint
Texte : Virginie Roques
Œuvre : Childhood - The Then Largest , de Hilma af Klint
Mots-clés :
aimer,
autre-auteur,
enfance,
flaque,
Galerie-Amavero,
Hilma af Klint,
plaisir,
souvenir,
Virginie Roques,
vivre
petits riens de bonheur
soudain la voici
apparition
cœur en surchauffe
sa peau de louve
ses yeux de brume
le long nez fier
cheveux cachés
envie de les lisser
ah la belle oracle
tête inclinée
elle écoute
réfléchit
quand elle marche
fragile
son corps agile
crée sa bulle
le vent s’écarte
sur la silhouette
dansante
statue vivante
art en mouvement
le temps perplexe
contemple l'instant
cœur en surchauffe
sa peau de louve
ses yeux de brume
le long nez fier
cheveux cachés
envie de les lisser
ah la belle oracle
tête inclinée
elle écoute
réfléchit
quand elle marche
fragile
son corps agile
crée sa bulle
le vent s’écarte
sur la silhouette
dansante
statue vivante
art en mouvement
le temps perplexe
contemple l'instant
à peindre sur site
quand tout se fige
les lignes fuient
l’ombre s’agrandit
et puis voila
elle est partie
sur un soupir
les lignes fuient
l’ombre s’agrandit
et puis voila
elle est partie
sur un soupir
un sourire
le monde s'enroue
et dans la brèche
créée par elle
créée par elle
dans la grande ronde
il ne reste à peine
qu'un souvenir de parfum
la gracilité des mains
il ne reste à peine
qu'un souvenir de parfum
la gracilité des mains
l'image floue
de sa moue
rien que des petits riens
de bonheur
Texte : Luc Fayard
voir l'oeuvre créée par l'IA en lisant ce texte
rien que des petits riens
de bonheur
Texte : Luc Fayard
voir l'oeuvre créée par l'IA en lisant ce texte
voir la mise en scène plus classique de Galerie Amavero
Mots-clés :
apparition,
bonheur,
cheveu,
Concours Europoésie-Unicef 2023,
concours-poésie,
concours-SPF-2024,
émotion,
femme,
fugitif,
instant,
Luc Fayard,
nez,
ombre,
poeme-court-2,
rien,
souvenir,
statue,
tête,
trace
oiseau libre
autour de toi
les champs se déhanchent
les nuages frémissent
les bancs d’oiseaux filent
puis au-delà du paysage
tout devient flou
tu vois ton cœur agité
de tant de désirs
les souvenirs tristes
ranimés à la surface
mais au-delà de tout
l’envie de partir
comme un oiseau libre
les champs se déhanchent
les nuages frémissent
les bancs d’oiseaux filent
puis au-delà du paysage
tout devient flou
tu vois ton cœur agité
de tant de désirs
les souvenirs tristes
ranimés à la surface
mais au-delà de tout
l’envie de partir
comme un oiseau libre
madeleines
la maison fait penser
aux madeleines de Proust
exhalant un passé
teinté de mystère
et de failles de scénario
ici et là dans l’histoire
le feu des souvenirs
se mélange au miroir
du présent recomposé
qui sommes-nous
dans l’aller-retour constant
de la mémoire trouée
aux madeleines de Proust
exhalant un passé
teinté de mystère
et de failles de scénario
ici et là dans l’histoire
le feu des souvenirs
se mélange au miroir
du présent recomposé
qui sommes-nous
dans l’aller-retour constant
de la mémoire trouée
Mots-clés :
famille,
Luc Fayard,
Madeleine,
maison,
mémoire,
mystère,
nouveau-poeme,
passé,
poésie-art,
présent,
Proust,
secret,
souvenir
promenade
je me promenais
sous les couleurs
éclatantes
des frondaisons
les arbres se voûtaient
pour abriter mes pensées
je marchais sur les tapis
teints de l'orient
doux comme le tamis
des souvenirs anciens
la journée s’étirait
en petits carrés d'infini
sous les couleurs
éclatantes
des frondaisons
les arbres se voûtaient
pour abriter mes pensées
je marchais sur les tapis
teints de l'orient
doux comme le tamis
des souvenirs anciens
la journée s’étirait
en petits carrés d'infini
Mots-clés :
arbre,
carré,
couleur,
douceur,
frondaison,
Luc Fayard,
nouveau-poeme,
orient,
pensée,
poésie-art,
promenade,
souvenir,
tamis,
tapis
morts sombres
dans le désert où tout est répété
enfouis par des années de terre rocailleuse
confinant en sépulcre leurs âmes rêveuses
enfouis par des années de terre rocailleuse
confinant en sépulcre leurs âmes rêveuses
je contacte les morts sombres sous mes pieds
je les devine qui souffrent gémissent
au souvenir des chevaux mors aux dents
et des troupeaux de yaks aux mille sangs
moutons et chèvres mêlés aux comices
le temps s’est arrêté je sens
le temps serpent temps araignée
grand moqueur de l'air et des gens
maître de l'univers du vent
et pourtant sous le ciel de pluie
la roue a tourné malgré lui
des 4x4 se sont introduits
violant le passé du décor
insouciants du tumulte en terre
où se découragent les morts
égarés surpris délétères
cassés par le cri des moteurs
le crépitement des radios
le grésillement des antennes
tous les dieux anciens sont outrés
et quand nous partirons tristes bohèmes
enchainés au présent des charlatans
laissant seuls les nomades survivants
les morts ne seront jamais plus les mêmes
je les devine qui souffrent gémissent
au souvenir des chevaux mors aux dents
et des troupeaux de yaks aux mille sangs
moutons et chèvres mêlés aux comices
le temps s’est arrêté je sens
le temps serpent temps araignée
grand moqueur de l'air et des gens
maître de l'univers du vent
et pourtant sous le ciel de pluie
la roue a tourné malgré lui
des 4x4 se sont introduits
violant le passé du décor
insouciants du tumulte en terre
où se découragent les morts
égarés surpris délétères
cassés par le cri des moteurs
le crépitement des radios
le grésillement des antennes
tous les dieux anciens sont outrés
et quand nous partirons tristes bohèmes
enchainés au présent des charlatans
laissant seuls les nomades survivants
les morts ne seront jamais plus les mêmes
jamais seul
je suis seul dans le désert de sable
quand survient un berger en mobylette
cherchant quelques chèvres
disparues pendant sa sieste
ensemble nous avons pris le thé en riant
je suis seul sur mon bateau
dans l’atlantique alizé
quand je croise un grand voilier
en course autour du monde
j'ai la priorité mais je le laisse passer
je reçois le salut des équipiers
je suis seul dans la forêt ronde
quand je vois un écureuil
effrayé par un chevreuil
effrayé par moi
je pars sur la pointe des pieds
mais le mal est fait
je suis seul sur la page blanche et rose
quand les mots viennent et me sauvent
je suis seul dans la foule dense
et je le suis resté longtemps
jusqu'à ce que reviennent ces moments
qui me disent la même chose
dans ma vie d’actes et de pensées
plus jamais seul je serai entouré à toute heure
de mes souvenirs autour du coeur
et de mon passé entrecroisés
quand survient un berger en mobylette
cherchant quelques chèvres
disparues pendant sa sieste
ensemble nous avons pris le thé en riant
je suis seul sur mon bateau
dans l’atlantique alizé
quand je croise un grand voilier
en course autour du monde
j'ai la priorité mais je le laisse passer
je reçois le salut des équipiers
je suis seul dans la forêt ronde
quand je vois un écureuil
effrayé par un chevreuil
effrayé par moi
je pars sur la pointe des pieds
mais le mal est fait
je suis seul sur la page blanche et rose
quand les mots viennent et me sauvent
je suis seul dans la foule dense
et je le suis resté longtemps
jusqu'à ce que reviennent ces moments
qui me disent la même chose
dans ma vie d’actes et de pensées
plus jamais seul je serai entouré à toute heure
de mes souvenirs autour du coeur
et de mon passé entrecroisés
jour de mon enterrement
le jour de mon enterrement
dans l'église froide et blanche grise
ils seront tous serrés comme des harengs
les hommes auront posé leur chapeau
les femmes seront endimanchées dans leur manteau
les enfants agités apeurés tristes
les gens
j'ai envie qu'ils soient là en passant
je veux qu'on pleure et qu'on m'oublie
tous ceux qui savent m’envieront là où je suis
il suffira de rester longtemps l’air absent
pour prétendre participer
le jour de mon enterrement
on se frottera dans les rangs
pour avoir chaud
les yeux levés vers la croix là-haut
on se taira de longs moments
privé de discours le curé contemplera la foule
hochant la tête il se perdra dans ses pensées
en fait il pense à son déjeuner
je veux du silence et puis la fête
musique et silence
c’est la même chose
je veux que les gens se regardent dans les yeux
et se tiennent par la main
l’air heureux
pour une fois
le jour de mon enterrement
le veux du soleil dans les vitraux or et vert
il faudra que ce soit un matin d'hiver
où le froid gèlera les pensées
dehors aussi les fleurs seront gelées
le jour de mon enterrement
je veux de belles orgues riant
qui chantent d’allégresse Alleluia
Sanctificat et puis l’Ave Maria
résonnera sous les vieilles pierres
auréolées de prière
il faudra que tout le monde prie
communier sera obligatoire
on fera la queue pour l’hostie propitiatoire
après vous je vous en prie
sinon il faudra doubler son obole
à la quête paroissiale qu’attend le curé
grâce à moi personne ne sera excommunié
le jour de mon enterrement
dans la lumière froide et blanche grise
on ne saura même pas qui est mort
les gens seront entrés dans l'église
par hasard à cause du froid dehors
à cause de la lumière et de la musique dedans
ils me connaîtront à peine
ils parleront d'une ombre d’antan
et d’une voix basse qui traine
ils évoqueront les morts et les vivants
le jour de mon enterrement
heureusement
dans l’église muette qui serre ses rangs
dans les travées remplies
comme des bancs de chauve-souris
dans les regards à peine voilés
de pèlerins inconnus désoeuvrés
je ne verrai personne que j’aime
parce que de tous ceux que j'aime
j’aurai été le dernier à mourir
s'il vous plaît
mon Dieu
je vous en supplie
parvis
les cloches sonnent solennelles
pendant que les enfants courent
sur le parvis gris de la cathédrale
elles aimeraient bien retenir
la horde de gamins insolents
mais ils fuient la place en riant
sur le parvis gris
tout en haut des marches blanches
il ne reste qu'une interrogation
le souvenir sautillant de leurs cris
tandis que le gong gras et lourd
dissout inexorablement
le cristal fini de leur rire
voile transparent
J’ai vécu ce moment incroyable
La dernière fois où sa poitrine s’est soulevée
Je n’aurai jamais imaginé cela
Et malgré tous nos débats nos conflits
Malgré surtout l’attente vaine et le non dit
Un voile gris s’est abattu sur ma vie
Les gens les objets les paysages ont perdu du relief
Vivre est devenu un film en sépia
Où les couleurs ont fondu
Comme dans un tableau de Turner
Comment supporter le poids de l’invisible
Marcher dans un monde sans liesse
Où le rire se fend
Où le soleil se rend
Vous rêvez au ralenti dans des rues inconnues
Sans savoir où aller
Parfois vous reconnaissez quelqu’un
Sans pouvoir lui parler
Que dire
La douleur givre et vous pétrifie
Longtemps la situation sera figée
Dans cette vie atrophiée
Puis la renaissance viendra par les sons
Chaque jour ils seront plus nets et les contours aussi
Vous marcherez plus vite dans des rues connues
Aux visages amis vous direz bonjour
Gaiement sans retenue
Le voile sera chaque jour plus transparent
Et enfin un beau matin le soleil est là
L’invisible n’est pas remplacé
Il s’est installé dans votre cœur
Et vous vivez avec lui en lui souriant
Avec lui se sont éteints
Les regrets les reproches les jugements
Il ne reste que l’amour
Il ne reste en vous
Que du beau du chaud
Du doux du lisse et du fluide
Le temps est une merveilleuse machine
A magnifier le passé
Et c’est tant mieux
La dernière fois où sa poitrine s’est soulevée
Je n’aurai jamais imaginé cela
Et malgré tous nos débats nos conflits
Malgré surtout l’attente vaine et le non dit
Un voile gris s’est abattu sur ma vie
Les gens les objets les paysages ont perdu du relief
Vivre est devenu un film en sépia
Où les couleurs ont fondu
Comme dans un tableau de Turner
Comment supporter le poids de l’invisible
Marcher dans un monde sans liesse
Où le rire se fend
Où le soleil se rend
Vous rêvez au ralenti dans des rues inconnues
Sans savoir où aller
Parfois vous reconnaissez quelqu’un
Sans pouvoir lui parler
Que dire
La douleur givre et vous pétrifie
Longtemps la situation sera figée
Dans cette vie atrophiée
Puis la renaissance viendra par les sons
Chaque jour ils seront plus nets et les contours aussi
Vous marcherez plus vite dans des rues connues
Aux visages amis vous direz bonjour
Gaiement sans retenue
Le voile sera chaque jour plus transparent
Et enfin un beau matin le soleil est là
L’invisible n’est pas remplacé
Il s’est installé dans votre cœur
Et vous vivez avec lui en lui souriant
Avec lui se sont éteints
Les regrets les reproches les jugements
Il ne reste que l’amour
Il ne reste en vous
Que du beau du chaud
Du doux du lisse et du fluide
Le temps est une merveilleuse machine
A magnifier le passé
Et c’est tant mieux
brise écaillles et ribambelles
la brise frise la mer qui se meurt
sur les rocs noirs habillés d’écailles
les algues longues et vertes s’affalent
couvrant des ribambelles de sable gris
brins en tas grains mouillés qui s’étalent
dessinant des taches brunes et ocres
la pluie luit sur la vase rase
vide au premier coup d'oeil
si peuplée quand la mer l'abandonne
ce pays d’eau de bas en haut
baigne de lames désarmées
mes larmes d’enfance dense
le regret croit quand le souvenir gît
l’avenir fuit devant la nostalgie
sur les rocs noirs habillés d’écailles
les algues longues et vertes s’affalent
couvrant des ribambelles de sable gris
brins en tas grains mouillés qui s’étalent
dessinant des taches brunes et ocres
la pluie luit sur la vase rase
vide au premier coup d'oeil
si peuplée quand la mer l'abandonne
ce pays d’eau de bas en haut
baigne de lames désarmées
mes larmes d’enfance dense
le regret croit quand le souvenir gît
l’avenir fuit devant la nostalgie
écho
elle est partie
ne laissant dans la maison vide que l’écho de ses pas pressés
un sillage invisible ses cheveux ondulants
les molécules d’un parfum chaud sa peau
le souvenir d’un murmure rauque sa voix chantante
elle est partie
et tout s'est arrêté
dans les vases les fleurs ne respirent plus
aux murs les tableaux penchés font grise mine
le piano ne frémit plus d’une corde
sur les étagères les livres s’affaissent dans la poussière
le chat se terre sous le lit
mais quand reviendra-t-elle
remplie de ses indices statufiés
momie ébahie
la maison vide retient son souffle
dans une chasse au trésor de l'amour
traqueur il cherche des pistes
comme la fumée est l’indice du feu
la larme qui glisse sur la joue
l'annonce de la souffrance
la trace de pas sur le sable
le reste de quelqu’un venu marcher là exprès
mais ici pas de marque sur le parquet de la chambre
et pourtant il y voit encore ses pieds nus de danseuse effleurer le sol
glissant comme sur un tapis roulant
mais quand reviendra-t-elle
partout où il tourne son regard
il ne voit qu’elle
comme s’il n’avait jamais habité ici
dans le salon c’est là qu’elle s’asseyait près de la fenêtre
souvent elle poussait la table d'un geste las
pour se rapprocher de la lumière du jour
sur le meuble se dessine encore un contour dans la poussière
là où trônait son ordinateur blanc
il clignotait la nuit comme un phare pour dire
dormez-bien jeunes gens je veille sur vos amis
dans la chambre il entend le lit gémir
du jour où il s'effondra de leurs jeux
il se souvient de l’air fendu
par ses lents mouvements de taichi
exécutés au pied du lit
où il paressait encore
et là tu la sens la cigogne qui prend son envol tu la vois
murmurait-elle dans une posture interminable
un film au ralenti
de son regard ensommeillé
il finissait par imaginer le grand volatile
aujourd’hui encore de ses yeux tristes
il devine une ombre chinoise dans l’espace vidé de ses gestes
rempli de son absence
l’oiseau s’est envolé dans les nuages
et le monde n’est qu’un néant d’objets sans âmes
mais quand reviendra-t-elle
tiens la voilà
elle était juste sortie acheter des cigarettes
le cinéma qu’on se fait parfois c’est dingue
ne laissant dans la maison vide que l’écho de ses pas pressés
un sillage invisible ses cheveux ondulants
les molécules d’un parfum chaud sa peau
le souvenir d’un murmure rauque sa voix chantante
elle est partie
et tout s'est arrêté
dans les vases les fleurs ne respirent plus
aux murs les tableaux penchés font grise mine
le piano ne frémit plus d’une corde
sur les étagères les livres s’affaissent dans la poussière
le chat se terre sous le lit
mais quand reviendra-t-elle
remplie de ses indices statufiés
momie ébahie
la maison vide retient son souffle
dans une chasse au trésor de l'amour
traqueur il cherche des pistes
comme la fumée est l’indice du feu
la larme qui glisse sur la joue
l'annonce de la souffrance
la trace de pas sur le sable
le reste de quelqu’un venu marcher là exprès
mais ici pas de marque sur le parquet de la chambre
et pourtant il y voit encore ses pieds nus de danseuse effleurer le sol
glissant comme sur un tapis roulant
mais quand reviendra-t-elle
partout où il tourne son regard
il ne voit qu’elle
comme s’il n’avait jamais habité ici
dans le salon c’est là qu’elle s’asseyait près de la fenêtre
souvent elle poussait la table d'un geste las
pour se rapprocher de la lumière du jour
sur le meuble se dessine encore un contour dans la poussière
là où trônait son ordinateur blanc
il clignotait la nuit comme un phare pour dire
dormez-bien jeunes gens je veille sur vos amis
dans la chambre il entend le lit gémir
du jour où il s'effondra de leurs jeux
il se souvient de l’air fendu
par ses lents mouvements de taichi
exécutés au pied du lit
où il paressait encore
et là tu la sens la cigogne qui prend son envol tu la vois
murmurait-elle dans une posture interminable
un film au ralenti
de son regard ensommeillé
il finissait par imaginer le grand volatile
aujourd’hui encore de ses yeux tristes
il devine une ombre chinoise dans l’espace vidé de ses gestes
rempli de son absence
l’oiseau s’est envolé dans les nuages
et le monde n’est qu’un néant d’objets sans âmes
mais quand reviendra-t-elle
tiens la voilà
elle était juste sortie acheter des cigarettes
le cinéma qu’on se fait parfois c’est dingue
souviens toi de l'île
souviens toi de l'île
aux chevaliers guignettes
où les sternes sont naines
ou bien pierregarin
les hérons toujours cendrés
les mouettes rieuses
ou mélanocéphales
les gravelots toujours petits
et grises les bergeronnettes
et noires les guifettes
où les sternes sont naines
ou bien pierregarin
les hérons toujours cendrés
les mouettes rieuses
ou mélanocéphales
les gravelots toujours petits
et grises les bergeronnettes
et noires les guifettes
gitane et paysanne
Jeune fille d’autre part au creux de mon âme
Gitane et paysanne en robe bariolée
Tu me fais vibrer d’être pauvre mélomane
Je goûte en harmonies violentes ta beauté
Et je dérive en toi comme un torrent sans larmes
Un épi d’arc-en-ciel a transpercé ma vie
En forme dérivée de plaisir inconnu
Envol de colombes d’un matin qui sourit
Au jour de renaissance où je t’ai reconnu
Mon cœur horloge disparate est reparti
Le temps mauvais qui passe est un fond de peinture
Impressionniste lignes de points sans arêtes
Comme ces photos jaunies de vieilles voitures
Où le sourire de jeunes filles nu-tête
Semble façonner l’harmonie de la nature
Tout doux mon silence d’un creux de nostalgie
Je rêvais un peu trop et ma voix te parlait
Des mots nouveaux d’autres mots verbes de vie
Que je donnais à prendre comme tu cueillais
En te penchant quelques fleurs de rose et d’ortie
Dans le ciel entrouvert une larme a gelé
Sur ton regard qui interroge tendre et noir
Tes yeux flambée d’un soir d’automne dénudés
Comme au jour débutant au j’ai levé ton voile
Mon ange recommencé mer où j’ai plongé
J'ai marché dans tes pas voie soufflée sur le sable
De tes mains tendues l'eau recueillie s'échappait
Je me suis emmitouflé dans tes cheveux d'algue
Tandis que paré de l'air du temps des marées
Le cri des mouettes sculptait un ciel à la plage
Quatre cailloux d’agate et quelques faux cristaux
Que tu ramassais nous faisaient un long tapis
Éphémère l’eau les recouvrait aussitôt
Mouillés et brillants comme après une lourde pluie
Le sourire grave tu m’en faisais cadeau
Rares balbutiements ces rimes au passé
C’était un hiver froid quelque part en Bretagne
Des pédalos rangés y attendaient l’été
Souffrant tristement dans un coin de paysage
Et Bach était Mozart ou Strauss et je t’aimais
La vie de tes yeux est un air de violon
Au rythme lent d’un concerto que tu aimais
Sa plainte donnait à l’aube son émotion
Recréant le matin silence entrecoupé
D’admirables pauses instants où nous rêvions
J’ai pour nom de baptême ta voix ton sourire
Tes mots m’emportent en créant le monde où tu ris
Je pourrai sans regrets voir le passé jaunir
Ou l’amour se noircir car je sais que la vie
Effacera mon âme hormis ton souvenir
Gitane et paysanne en robe bariolée
Tu me fais vibrer d’être pauvre mélomane
Je goûte en harmonies violentes ta beauté
Et je dérive en toi comme un torrent sans larmes
Un épi d’arc-en-ciel a transpercé ma vie
En forme dérivée de plaisir inconnu
Envol de colombes d’un matin qui sourit
Au jour de renaissance où je t’ai reconnu
Mon cœur horloge disparate est reparti
Le temps mauvais qui passe est un fond de peinture
Impressionniste lignes de points sans arêtes
Comme ces photos jaunies de vieilles voitures
Où le sourire de jeunes filles nu-tête
Semble façonner l’harmonie de la nature
Tout doux mon silence d’un creux de nostalgie
Je rêvais un peu trop et ma voix te parlait
Des mots nouveaux d’autres mots verbes de vie
Que je donnais à prendre comme tu cueillais
En te penchant quelques fleurs de rose et d’ortie
Dans le ciel entrouvert une larme a gelé
Sur ton regard qui interroge tendre et noir
Tes yeux flambée d’un soir d’automne dénudés
Comme au jour débutant au j’ai levé ton voile
Mon ange recommencé mer où j’ai plongé
J'ai marché dans tes pas voie soufflée sur le sable
De tes mains tendues l'eau recueillie s'échappait
Je me suis emmitouflé dans tes cheveux d'algue
Tandis que paré de l'air du temps des marées
Le cri des mouettes sculptait un ciel à la plage
Quatre cailloux d’agate et quelques faux cristaux
Que tu ramassais nous faisaient un long tapis
Éphémère l’eau les recouvrait aussitôt
Mouillés et brillants comme après une lourde pluie
Le sourire grave tu m’en faisais cadeau
Rares balbutiements ces rimes au passé
C’était un hiver froid quelque part en Bretagne
Des pédalos rangés y attendaient l’été
Souffrant tristement dans un coin de paysage
Et Bach était Mozart ou Strauss et je t’aimais
La vie de tes yeux est un air de violon
Au rythme lent d’un concerto que tu aimais
Sa plainte donnait à l’aube son émotion
Recréant le matin silence entrecoupé
D’admirables pauses instants où nous rêvions
J’ai pour nom de baptême ta voix ton sourire
Tes mots m’emportent en créant le monde où tu ris
Je pourrai sans regrets voir le passé jaunir
Ou l’amour se noircir car je sais que la vie
Effacera mon âme hormis ton souvenir
adieu à l’aber wrac'h
j’ai porté pour toi le goémon tout en vrac
qui se trainait au confluent de l’aber wrac'h
j’ai respiré la mer qui se souvient de nous
cachant l'ancien baiser parmi ses embruns fous
je luttais en vain contre une nuit peu aimable
les dents toujours pleines de pépites de sable
j’étais seul coiffé d’un vol de mouettes piaillantes
griffures du ciel noirci girouettes planantes
l’horloge du bord égrenait mal les secondes
lentes et pesantes comme la fin du monde
alors j’ai quitté ces hauteurs méprisantes
j’ai dit adieu à la rivière qui me hante
rivière noire et nue où jamais rien ne s’ancre
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Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier