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terminus

étrange destin
pour l’homme
approcher de la fin
sans le vouloir
pas après pas
marche inéluctable
au rythme du cœur
horloge atomique
au décompte inlassable
chaque pulsation
est une croix de plus g
gravé sur le livre
par l’assassin comptable
des jours achevés

quel objectif étonnant
un train direct sans arrêt
mais à durée du trajet
indéterminée
chacun son terminus
règle valable pour tous
les grands les minus
les sereins les atrophiés
galériens enchaînés
à la même certitude
ramer vers l’inconnu
et le jour de l’arrêt final
à la station néant
où seul tu descendras
il fera noir
pour toujours

Finaliste du Diplôme d'Honneur - Concours Europoésie-Unicef 2023

Texte: Luc Fayard
voir une version illustrée par l'IA ici ou

corbeau

pauvre douanier
quelle peur soudaine
a du l’envahir
à l’apparition
de ce corbeau saisissant
pourtant
à bien y regarder
la figure est ronde
et bonhomme
et dans les yeux
des nuages passent
comme une interrogation
elle ne doit pas être
si méchante que cela
elle grogne c’est sûr
mais parfois
peut-être
sourit-elle

éveil

on peut errer
longtemps
dans le noir
sans savoir
qu’au fond de son être
naissent déjà
les nouveaux rayons
de lumière
un jour ce sera l’éveil
les sens purifiés
s’accorderont
à la vibration
d’un monde disponible
et ce jour-là
tout sera possible

noir

mille façons
de créer du noir
la plus simple
mélanger à la demande
rouge jaune et bleu
et le noir sera
pas étonnant alors
qu’il puisse s’habiller
de multiples teintes
et décrire en gradué
toutes les humeurs
de la joie à la colère
le noir est l’échelle
météo du cœur

la ville la nuit

la ville la nuit
rouge et noir
traces de lumière
halos croisés des destins
filandres de vies
filant ailleurs
ou se terrant trop sages
la ville la nuit
monde de blocs
et de passages

noires visions

hirondelles sur trois fils oppressées
notes de musique en croches serrées
lignes d'écriture ancienne inconnue
collier sas fin de cailloux sculptés nus
mystérieux message cryptographié
feuilles mortes tout en noir épinglées
enfantins dessins de maisons bancales
purs fantômes alignés gris et sales
traits denses brisés en haut et en bas
l’incessant ballet ne finira pas

Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier