la vie dehors
chemins obscurs
azur et or
je n’en ai cure
d’abord se taire
sentir en moi
ce qui se terre
à tout émoi
et puis rêver
d’encore écrire
l’âme bravée
par le sourire
l’exaltation
du cœur dédié
aux vibrations
du monde entier
goûter la paix
le soir venu
dans le drapé
des sens à nu
et oublier
les anciens jours
pour tout rayer
hormis l’amour
Texte de Luc Fayard,.
Voir la mise en scène, illustrée par 14 œuvres d'artistes contemporains, dans Galerie Amavero
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azur et or
Mots-clés :
amour,
émoi,
êve,
exaltation,
Luc Fayard,
nouveau-poeme,
oubli,
paix,
silence,
vibration,
vie
poupée à roulettes
une poupée en céramique
et à roulettes
cela n’existe pas
et pourtant me voilà
fière et mystérieuse
si fragile
qu’on me suspend au mur
les enfants ont juste le droit
de me contempler
et de me haïr
puisque pas touche
alors regardez-moi
comme un totem
je suis le signe
de la précarité du monde
j’ai le cœur serré
les mains moites
doigts collés par la peur
un jour une fenêtre s’ouvrira
en claquant
le vent entrera
tourbillonnant
et je tomberai par terre
explosant
en mille morceaux
prenant pitié de moi
une petite fille attendrie
agenouillée sur le puzzle
tentera de recoller les morceauw
mission impossible
je finirai à la poubelle
et le clou sur le mur rouillera
pleurez braves gens
la poupée à roulettes est morte
et la légèreté du monde aussi
Texte de Luc Fayard inspiré par la sculpture Talisman, de Christina Bothwell (1990) - technique mixte : verre coulé, céramique et objets trouvés
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero .
et à roulettes
cela n’existe pas
et pourtant me voilà
fière et mystérieuse
si fragile
qu’on me suspend au mur
les enfants ont juste le droit
de me contempler
et de me haïr
puisque pas touche
alors regardez-moi
comme un totem
je suis le signe
de la précarité du monde
j’ai le cœur serré
les mains moites
doigts collés par la peur
un jour une fenêtre s’ouvrira
en claquant
le vent entrera
tourbillonnant
et je tomberai par terre
explosant
en mille morceaux
prenant pitié de moi
une petite fille attendrie
agenouillée sur le puzzle
tentera de recoller les morceauw
mission impossible
je finirai à la poubelle
et le clou sur le mur rouillera
pleurez braves gens
la poupée à roulettes est morte
et la légèreté du monde aussi
Texte de Luc Fayard inspiré par la sculpture Talisman, de Christina Bothwell (1990) - technique mixte : verre coulé, céramique et objets trouvés
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero .
Voir aussi les œuvres d'art sélectionnées par l'association Amavero: art contemporain dans Galerie d'art contemporain et moderne dans Galerie d'art moderne
lézard
si j’étais philosophe
serein sur mon muret
j'égrènerais des strophes
par les ans tempérées
je vivrais reposé
dans les effluves d’herbe
et des fleurs arrangées
en de subtiles gerbes
étendu sur mon lit
de galets et de mousse
les heures sans folie
me rendraient l’âme douce
ainsi libre d'envies
ni joyeux ni peiné
je jouirais de ma vie
pour des milliards d’année
Texte de Luc Fayard; voir la mise en scène, inspiré par la sculpture Lézard des murailles, d’Alain Courtaigne dans Galerie Amavero
serein sur mon muret
j'égrènerais des strophes
par les ans tempérées
je vivrais reposé
dans les effluves d’herbe
et des fleurs arrangées
en de subtiles gerbes
étendu sur mon lit
de galets et de mousse
les heures sans folie
me rendraient l’âme douce
ainsi libre d'envies
ni joyeux ni peiné
je jouirais de ma vie
pour des milliards d’année
Texte de Luc Fayard; voir la mise en scène, inspiré par la sculpture Lézard des murailles, d’Alain Courtaigne dans Galerie Amavero
Mots-clés :
Alain Courtaigne,
éternité,
lézard,
Luc Fayard,
muret,
nouveau-poeme,
philosophe,
serein,
vie
mythe
la nostalgie de l’enfance
est le mythe du paradis
on s’imagine avoir vécu
l’innocence du monde
alors qu’on n’était que jouet
griffé par le hasard
bateau de papier
secoué par la brise du lac
cerf-volant échappé de son fil
l’inconscience angélique
suffisait à transcender
les silences et les sourires
les caresses et les comptines
l’infinie douceur de la peau
nous tenait lieu de cocon
son odeur tiède nous abritait
des miasmes du monde
quand avec le temps
qui martèle et rouvre
les cicatrices
on se rend compte
de la supercherie
qui nous a suggérée
un bonheur flou
l’odieuse découverte
nous fait un trou à l’âme
alors on ne sait plus
quelle fut l'enfance vécue
perdant l’équilibre
on marche en crabe ahuri
de la difficulté d’être adulte
et dans les mensonges
du souvenir
on ne garde en soi
que l’absence hurlante de réponse
à la seule question existentielle
la réalité de l’amour
parents chérissez vos enfants
et surtout montrez-leur
comment vous les aimez
Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par des œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero
est le mythe du paradis
on s’imagine avoir vécu
l’innocence du monde
alors qu’on n’était que jouet
griffé par le hasard
bateau de papier
secoué par la brise du lac
cerf-volant échappé de son fil
l’inconscience angélique
suffisait à transcender
les silences et les sourires
les caresses et les comptines
l’infinie douceur de la peau
nous tenait lieu de cocon
son odeur tiède nous abritait
des miasmes du monde
quand avec le temps
qui martèle et rouvre
les cicatrices
on se rend compte
de la supercherie
qui nous a suggérée
un bonheur flou
l’odieuse découverte
nous fait un trou à l’âme
alors on ne sait plus
quelle fut l'enfance vécue
perdant l’équilibre
on marche en crabe ahuri
de la difficulté d’être adulte
et dans les mensonges
du souvenir
on ne garde en soi
que l’absence hurlante de réponse
à la seule question existentielle
la réalité de l’amour
parents chérissez vos enfants
et surtout montrez-leur
comment vous les aimez
Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par des œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero
inutiles mains
quatre milliards d’années
à construire la vie
quelques décennies
pour la détruire
il est trop tard
les mains ont beau
surgir de l’eau
magnifiques
pour crier au secours
et tenter de soutenir
les murs branlants
de notre aveuglement
il est trop tard
rentrez sous l’eau
membres de l’espoir inutile
cachez-vous
laissez crouler le monde
devenu fou
Venise aussi mourra
campagnes et villes
se noieront
ne faisant plus dans l’eau
que de petits ronds
s’amenuisant
et nos enfants pleureront
Texte de Luc Fayard inspiré par la sculpture « Support » de Lorenzo Quinn, à Venise (2017)
à construire la vie
quelques décennies
pour la détruire
il est trop tard
les mains ont beau
surgir de l’eau
magnifiques
pour crier au secours
et tenter de soutenir
les murs branlants
de notre aveuglement
il est trop tard
rentrez sous l’eau
membres de l’espoir inutile
cachez-vous
laissez crouler le monde
devenu fou
Venise aussi mourra
campagnes et villes
se noieront
ne faisant plus dans l’eau
que de petits ronds
s’amenuisant
et nos enfants pleureront
Texte de Luc Fayard inspiré par la sculpture « Support » de Lorenzo Quinn, à Venise (2017)
Mots-clés :
appel,
échauffement,
écologie,
environnement,
inondation,
Lorenzo Quinn,
Luc Fayard,
nouveau-poeme,
sculpture
la lune pleure
je n’irai pas décrocher la lune
je la laisse où elle est
pour que perdurent mes rêves
les soirs de grise mine
quand je lève la tête
et m’imagine
un monde moins dur
aux vallons embrumés
bleutée au loin
dans mes nuits d’insomnie
elle m’envoie de son coin
des mots d’amour attendris
depuis des siècles
ni astre ni matière
la lune n’est que prières
supplications espoirs
larmes et joies
sphère aspirant
les émotions du monde
qui montent vers elle
surtout
ne pas la prendre
dans ses bras
qu’elle reste là-haut
au chaud
à nous regarder
la tête penchée
quel plaisir alors
de suivre sa courbe
dans le ciel rose
pour que la nuit durant
respirant autre chose
que le fardeau de l'âge
mon âme légère
s’élève jusqu’à elle
comme une feuille d’or
libérée de la gravité
vous ne le saviez pas
la lune parfois
verse une larme
mais ça ne se voit pas
ces nuits-là elle se cache
au fond des nuages
aujourd’hui la lune est triste
elle chante lasse
pour que les cœurs tendres
entendent son sélène soupir
il dit
pauvres humains
je vous aimais bien
mais vous avez cassé votre jouet
plus rien ne sera comme avant
aujourd'hui je ne peux retenir
ni les vents de l’enfer ni les raz de marée
vous mourrez par l’eau et par le feu
que vous n’avez pas su contenir
la lune c’est affreux
une nuit bientôt
va nous dire adieu
couchée pour de bon
loin du regard des hommes
implosant de mille cratères
aplatie comme une serpillère
alors sur la terre ronde
la mer en furie
pourra lâcher
ses vagues titanesques
et les vents tourbillonner
en arabesques
siphons libérant les tsunamis
de la fin du monde
regardez bien
la lune pleure
en son recoin
sur le malheur
Texte de Luc Fayard illustré par 32 œuvres d'art contemporain
je la laisse où elle est
pour que perdurent mes rêves
les soirs de grise mine
quand je lève la tête
et m’imagine
un monde moins dur
aux vallons embrumés
bleutée au loin
dans mes nuits d’insomnie
elle m’envoie de son coin
des mots d’amour attendris
depuis des siècles
ni astre ni matière
la lune n’est que prières
supplications espoirs
larmes et joies
sphère aspirant
les émotions du monde
qui montent vers elle
surtout
ne pas la prendre
dans ses bras
qu’elle reste là-haut
au chaud
à nous regarder
la tête penchée
quel plaisir alors
de suivre sa courbe
dans le ciel rose
pour que la nuit durant
respirant autre chose
que le fardeau de l'âge
mon âme légère
s’élève jusqu’à elle
comme une feuille d’or
libérée de la gravité
vous ne le saviez pas
la lune parfois
verse une larme
mais ça ne se voit pas
ces nuits-là elle se cache
au fond des nuages
aujourd’hui la lune est triste
elle chante lasse
pour que les cœurs tendres
entendent son sélène soupir
il dit
pauvres humains
je vous aimais bien
mais vous avez cassé votre jouet
plus rien ne sera comme avant
aujourd'hui je ne peux retenir
ni les vents de l’enfer ni les raz de marée
vous mourrez par l’eau et par le feu
que vous n’avez pas su contenir
la lune c’est affreux
une nuit bientôt
va nous dire adieu
couchée pour de bon
loin du regard des hommes
implosant de mille cratères
aplatie comme une serpillère
alors sur la terre ronde
la mer en furie
pourra lâcher
ses vagues titanesques
et les vents tourbillonner
en arabesques
siphons libérant les tsunamis
de la fin du monde
regardez bien
la lune pleure
en son recoin
sur le malheur
Texte de Luc Fayard illustré par 32 œuvres d'art contemporain
nostalgie
quand les voix aimées se seront tues
elles ne laisseront de leur bruit
que le souvenir aigu
des brèches de la vie
plus jamais les rêves de la nuit
ne s'ancreront aux habits de l’enfance
ni les jours enfuis
aux rives de l’absence
à quoi bon pleurer
ou tourner en rond
les bons moments passés
jamais ne reviendront
elle te dira que tu n’as pas vécu
comme tu l’aurais voulu
mais vollà la vie se nourrir
de joie de manques et avancer
chaque émotion produit une graine
chaque sourire un bout d’oxygène
ainsi se construit le labyrinthe
d’un destin à nul autre pareil
à la fin tu devras bien pourtant
assembler les pièces du puzzle
pour faire semblant de croire
à un accord possible
et si certaines éparses
ne trouvent pas leur place
dans le récit peint
entre en vide et plein
tant pis
c’est ainsi que tu vis
l’humanité de la folie
entre désir et nostalgie
Voir la mise en scène illustrée par 20 œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero
elles ne laisseront de leur bruit
que le souvenir aigu
des brèches de la vie
plus jamais les rêves de la nuit
ne s'ancreront aux habits de l’enfance
ni les jours enfuis
aux rives de l’absence
à quoi bon pleurer
ou tourner en rond
les bons moments passés
jamais ne reviendront
c’est ainsi que naît la nostalgie
un envahissement progressif
comme un voile de brume
ruisselant sur l'âme
on ne meurt pas de nostalgie
avec elle on vit tous les jours
elle te suit comme une ombre
fidèle jusqu’à la tombe
même si au souvenir
des regards rompus
des rencontres inabouties
le regret sournois s’insinue
un envahissement progressif
comme un voile de brume
ruisselant sur l'âme
on ne meurt pas de nostalgie
avec elle on vit tous les jours
elle te suit comme une ombre
fidèle jusqu’à la tombe
même si au souvenir
des regards rompus
des rencontres inabouties
le regret sournois s’insinue
elle te dira que tu n’as pas vécu
comme tu l’aurais voulu
mais vollà la vie se nourrir
de joie de manques et avancer
chaque émotion produit une graine
chaque sourire un bout d’oxygène
ainsi se construit le labyrinthe
d’un destin à nul autre pareil
à la fin tu devras bien pourtant
assembler les pièces du puzzle
pour faire semblant de croire
à un accord possible
et si certaines éparses
ne trouvent pas leur place
dans le récit peint
entre en vide et plein
tant pis
c’est ainsi que tu vis
l’humanité de la folie
entre désir et nostalgie
Voir la mise en scène illustrée par 20 œuvres d'art contemporain dans Galerie Amavero
ma compagne
ma compagne
à la grâce dénouée
des heures imparfaites
mon envie d’ombre
où se cacher le jour
dans un bois de senteurs
et de chuchotements
mon fanal de brume
ensorcelée
sur un canal lent et droit
au secret chemin de halage
mon horizon magique
de mer et vent mêlés
mon eau de source
rivière et cascade
où s’abreuver
ma musique aux notes saillantes
blanchies par la lumière
à l'aube flottante
d'un sourire salutaire
ma couleur d’outremer
profonde et fière
ma tour du futur cerclée
de nuages débridés
mon infusion de mots
tenaces cris de vérité
sur un cœur de tambour
et de fanfare enguirlandée
mon rire impérieux
dans la tempête
ma voie de règne ensoleillée
par les yeux profonds de l’apnée
mon archange de paix
ma vie
mon éternité
Hommage à Louis Aragon
Texte de Luc Fayard à voir dans Galerie Amavero illustré par deux nus peints à 60 ans d'écart : Big Study for Nude, de Tom Wesselmann (1976) et l'illustrissime Nu couché d'Amedeo Modigliani (1917)
à la grâce dénouée
des heures imparfaites
mon envie d’ombre
où se cacher le jour
dans un bois de senteurs
et de chuchotements
mon fanal de brume
ensorcelée
sur un canal lent et droit
au secret chemin de halage
mon horizon magique
de mer et vent mêlés
mon eau de source
rivière et cascade
où s’abreuver
ma musique aux notes saillantes
blanchies par la lumière
à l'aube flottante
d'un sourire salutaire
ma couleur d’outremer
profonde et fière
ma tour du futur cerclée
de nuages débridés
mon infusion de mots
tenaces cris de vérité
sur un cœur de tambour
et de fanfare enguirlandée
mon rire impérieux
dans la tempête
ma voie de règne ensoleillée
par les yeux profonds de l’apnée
mon archange de paix
ma vie
mon éternité
Hommage à Louis Aragon
Texte de Luc Fayard à voir dans Galerie Amavero illustré par deux nus peints à 60 ans d'écart : Big Study for Nude, de Tom Wesselmann (1976) et l'illustrissime Nu couché d'Amedeo Modigliani (1917)
la porte du tableau
le temps souffle comme le vent
qui n’offre rien pour s’arrimer
transmuant ton cœur élimé
en nuée de limbes mouvants
dans les ténèbres somnambule
tu ne sais sur quel pied danser
balbutiant et balancé
tu sursautes comme une bulle
grenouille sur un nénuphar
luciole perdue dans la brume
fleur de désir et d’amertume
voilier louvoyant vers le phare
suivant sa vocation ténue
la mémoire de tes dix doigts
cherche le toucher de l’émoi
et le frisson de l’âme nue
nuit et jour tu peins tu zigzagues
dans un serpentin de questions
un matin vient la solution
ravir les écumes des vagues
suivant ta foi ton idéal
tu fais éclore du tableau
une maison de terre et eau
dont tu es le héros final
étiré par ton repentir
un trait pareil à une eau-forte
sur la toile éclaire la porte
par où tu peux enfin partir
Hommage à Ou Tao-tseu (en japonais Godoshi) et Wang Fô
Texte de Luc Fayard, voir la mise en scène dans Galerie Amavero, illustré par l'oeuvre de Mimi Svanberg et celle de Xia Gui.
Poème deux fois primé : paru dans L'Anthologie des meilleurs poèmes du Prix international Arthur Rimbaud 2022 et Flamme de Bronze du Prix Flammes Vives 2022/
qui n’offre rien pour s’arrimer
transmuant ton cœur élimé
en nuée de limbes mouvants
dans les ténèbres somnambule
tu ne sais sur quel pied danser
balbutiant et balancé
tu sursautes comme une bulle
grenouille sur un nénuphar
luciole perdue dans la brume
fleur de désir et d’amertume
voilier louvoyant vers le phare
suivant sa vocation ténue
la mémoire de tes dix doigts
cherche le toucher de l’émoi
et le frisson de l’âme nue
nuit et jour tu peins tu zigzagues
dans un serpentin de questions
un matin vient la solution
ravir les écumes des vagues
suivant ta foi ton idéal
tu fais éclore du tableau
une maison de terre et eau
dont tu es le héros final
étiré par ton repentir
un trait pareil à une eau-forte
sur la toile éclaire la porte
par où tu peux enfin partir
Hommage à Ou Tao-tseu (en japonais Godoshi) et Wang Fô
Texte de Luc Fayard, voir la mise en scène dans Galerie Amavero, illustré par l'oeuvre de Mimi Svanberg et celle de Xia Gui.
Poème deux fois primé : paru dans L'Anthologie des meilleurs poèmes du Prix international Arthur Rimbaud 2022 et Flamme de Bronze du Prix Flammes Vives 2022/
Mots-clés :
errance,
espoir,
Luc Fayard,
mélancolie,
Mimi Svanberg,
nouveau-poeme,
peintre,
rédemption,
sortie,
tableau,
temps,
ténèbres,
toile,
Xia Gui
présence de l'absence
n’ayant rien à dire de la mort
je te parlerai de la vie
ses occasions ratées
ses envers de décor
je te parlerai de la vie
ses occasions ratées
ses envers de décor
où l'on veut toujours
ce qu’on n’a pas
on dit que les choses sont
par ce qu’elles ne sont pas
c’est faux
elles pèsent surtout
par ce qu’elles pourraient être
c’est l’imagination
qui crée le réel
le rêve n’existerait pas
sans la vie tordue à son gré
la réalité n’est qu’un préjugé
le désir la transforme
les humains suivent
cet étrange destin
de la dichotomie
si tu parles j’écoute
dis-tu ce que j’attends
je ne sais m’interroge
si tu te tais j’espère
dans une attente
torturante
si tu es là je t’aime
si tu n’es pas là
je t’aime encore plus
le poids de mon amour
est si lourd
qu’il te fait exister
plus contrasté
que si tu étais là
un jour j’ai perdu ma voix
et elle m’a manqué
au sens propre
comme au sens figuré
quand je l’avais
à ma disposition
je l’usais bêtement
parlant aux autres fort
à travers et à tort
au lieu d’en profiter
pour dispenser à ma guise
dans un discours haletant
ce qu’on n’a pas
on dit que les choses sont
par ce qu’elles ne sont pas
c’est faux
elles pèsent surtout
par ce qu’elles pourraient être
c’est l’imagination
qui crée le réel
le rêve n’existerait pas
sans la vie tordue à son gré
la réalité n’est qu’un préjugé
le désir la transforme
les humains suivent
cet étrange destin
de la dichotomie
si tu parles j’écoute
dis-tu ce que j’attends
je ne sais m’interroge
si tu te tais j’espère
dans une attente
torturante
si tu es là je t’aime
si tu n’es pas là
je t’aime encore plus
le poids de mon amour
est si lourd
qu’il te fait exister
plus contrasté
que si tu étais là
un jour j’ai perdu ma voix
et elle m’a manqué
au sens propre
comme au sens figuré
quand je l’avais
à ma disposition
je l’usais bêtement
parlant aux autres fort
à travers et à tort
au lieu d’en profiter
pour dispenser à ma guise
dans un discours haletant
les pleins et les vides
les courbes et les reliefs
aujourd’hui je susurre
ne pouvant rien faire d’autre
regrettant sans fin
de n’avoir pas murmuré
du temps de ma vigueur
quant aux mots
n’en parlons pas
créés par la poussière et le vent
ils tourbillonnent
comme des feuilles mortes
emprisonnées par un siphon
avec eux tout est relatif
ils ne peuvent rien porter de vrai
tu auras beau parler
ils ne te diront pas
le fond de ton âme
que jamais tu ne connaîtras
enfin il reste les gestes
soumis aux mêmes faux-pas
de l’esquisse suspendue
que les choses et les gens
les gestes qu’on ne fait pas
sont les plus attendus
caresse diluée
main enfuie
baiser perdu
regard esquivé
tous nos rapports à l’autre
noyés dans le faux-semblant
des frôlements avortés
et c’est ainsi
que ta vie se passera
d’abord à imaginer
les gestes inachevés
puis à les oublier
et quand pour toi
sonnera le glas
de tous les sens
le regret sera là
immortelle prégnance
portant à lui seul
la présence de l’absence
les courbes et les reliefs
aujourd’hui je susurre
ne pouvant rien faire d’autre
regrettant sans fin
de n’avoir pas murmuré
du temps de ma vigueur
quant aux mots
n’en parlons pas
créés par la poussière et le vent
ils tourbillonnent
comme des feuilles mortes
emprisonnées par un siphon
avec eux tout est relatif
ils ne peuvent rien porter de vrai
tu auras beau parler
ils ne te diront pas
le fond de ton âme
que jamais tu ne connaîtras
enfin il reste les gestes
soumis aux mêmes faux-pas
de l’esquisse suspendue
que les choses et les gens
les gestes qu’on ne fait pas
sont les plus attendus
caresse diluée
main enfuie
baiser perdu
regard esquivé
tous nos rapports à l’autre
noyés dans le faux-semblant
des frôlements avortés
et c’est ainsi
que ta vie se passera
d’abord à imaginer
les gestes inachevés
puis à les oublier
et quand pour toi
sonnera le glas
de tous les sens
le regret sera là
immortelle prégnance
portant à lui seul
la présence de l’absence
Texte de Luc Fayard.
Voir dans Galerie Amavero une mise en scène illustrée par 20 œuvres d'art contemporain choisies pour leur pouvoir d'évocation sur les thèmes du poème.
plage
la plage est un lieu
d’affrontement
d’abord les couleurs
sable mer rocher
ravigotées par les jeux
d’ombre et de lumière
puis les perspectives
la mer qui s’en va
la falaise hautaine
et enfin les odeurs
légères et lourdes
et à la fin toujours
c’est la mer qui gagne
d’affrontement
d’abord les couleurs
sable mer rocher
ravigotées par les jeux
d’ombre et de lumière
puis les perspectives
la mer qui s’en va
la falaise hautaine
et enfin les odeurs
légères et lourdes
et à la fin toujours
c’est la mer qui gagne
neige (2)
voile de mariée
en pointillisme
grappe de bulles
virevoltantes
en pointillisme
grappe de bulles
virevoltantes
semblables
et si différentes
et si différentes
étoile ou boule
comme une armée
de petits soldats
gérant savamment
l’espace entre eux
inexorables flocons
aimantés
par la gravité
manteau de fausse brume
jeté sur le paysage
coup de pinceau
sur le ciel gris
accumulée
en un point
du destin
elle fait
ployer la feuille
baisser la branche
frissonner l’arbre
le toit se cache
le chemin disparait
plus d’horizon
tout a changé
de petits soldats
gérant savamment
l’espace entre eux
inexorables flocons
aimantés
par la gravité
manteau de fausse brume
jeté sur le paysage
coup de pinceau
sur le ciel gris
accumulée
en un point
du destin
elle fait
ployer la feuille
baisser la branche
frissonner l’arbre
le toit se cache
le chemin disparait
plus d’horizon
tout a changé
d’un tour de magie
pour quelques degrés
de moins
un univers est né
pour quelques degrés
de moins
un univers est né
poisson samouraï
il était une fois
un poisson samouraï
guerrier endiablé
vif et justicier
un jour il vit
une dame poisson si jolie
qu’il en rendit les armes
de leur union
naquit une floppée
de petits poissons pacifistes
et la mer ne connut
plus jamais la guerre
un poisson samouraï
guerrier endiablé
vif et justicier
un jour il vit
une dame poisson si jolie
qu’il en rendit les armes
de leur union
naquit une floppée
de petits poissons pacifistes
et la mer ne connut
plus jamais la guerre
roses blanches
roses blanches
>un jour je t’offrirai
>des roses blanches
>qui te diront tout
>de nous
>pour nous comprendre
>il suffira
>sans les toucher
>de les regarder
>en silence
>et de sentir la fragance
>entrer dans nos cœurs
>un jour je t’offrirai
>des roses blanches
>qui te diront tout
>de nous
>pour nous comprendre
>il suffira
>sans les toucher
>de les regarder
>en silence
>et de sentir la fragance
>entrer dans nos cœurs
sirène
la plage est un monde à part
avec ses éléments
barques galets algues
et ses habitants
crabes crevettes couteaux
un monde balayé
par les gestes lents
de la marée
comme un coiffeur
qui lisserait la chevelure
d’une sirène alanguie
avec ses éléments
barques galets algues
et ses habitants
crabes crevettes couteaux
un monde balayé
par les gestes lents
de la marée
comme un coiffeur
qui lisserait la chevelure
d’une sirène alanguie
petits poissons
si les mots jaillissaient
comme l’eau de source
sans savoir d’où ils viennent
ni quel sens ils portent
libres
heureux de sourdre
ivres
résonnants
d’un simple glouglou
quels riches dialogues
nous pourrions vivre
nous sortirions de nos igloos
comme un magicien
comme l’eau de source
sans savoir d’où ils viennent
ni quel sens ils portent
libres
heureux de sourdre
ivres
résonnants
d’un simple glouglou
quels riches dialogues
nous pourrions vivre
nous sortirions de nos igloos
comme un magicien
le lapinou de son chapeau
des mots étincelles
déclencheurs de rires fous
des mots sauteurs d’horizons
de la mer jusqu’au ciel
des mots créateurs
déclencheurs de rires fous
des mots sauteurs d’horizons
de la mer jusqu’au ciel
des mots créateurs
de discours en cascade
fluides sans saccade
ah si bondissants comme des pur-sang
fluides sans saccade
ah si bondissants comme des pur-sang
les mots pouvaient en s’agitant
de soubresauts de hoquets
nous redonner la pureté
d’une parole immédiate et fière
alors le monde serait une rivière
coulant sur l’infini du rond
et nous ses petits poissons
d’une parole immédiate et fière
alors le monde serait une rivière
coulant sur l’infini du rond
et nous ses petits poissons
Texte de Luc Fayard inspiré par le dessin automatique involontaire de son smartphone; voir Galerie Amavero
Mots-clés :
communication,
infini,
liberté,
lien,
Luc Fayard,
monde,
mot,
nouveau-poeme,
parole,
poisson,
pureté,
rivière,
vie
léger sourire
elle buvait
par à-coups mécaniques
cigarette à la main
cheveux cachés dans la fumée
tête penchée
regard flou lointain
silhouette habituelle
de fond de salle
épaules serrées
dans un manteau gris
on ne voyait que ses mains
au bout desquelles
de fins ongles longs
au vernis rouge
comme ses lèvres
semblaient des étincelles
elle buvait
verre après verre
cigarette après cigarette
appliquée
parfois languide
distraite et vague
indifférente
comme si elle dessinait
des cercles dans le vide
rien n’avait d’importance
hormis boire et fumer
de temps en temps
la cendre tombait
sur la table du bistro
elle la chassait
d’un doigt négligent
comme elle repoussait
de sa pensée
les soucis d’aujourd’hui
de son cœur
les regrets du passé
elle buvait
à sa solitude fière
aux amants oubliés
aux chansons entonnées
les soirs de fête
si nombreux
qui ont peuplé sa vie
si longtemps
elle buvait
sans rien attendre
ne levant plus la tête
à la cloche de la porte
n’espérant plus personne
et pourtant dans la brume
de sa triste vie
à sa table ce soir-là
quand vint l’heure de la fermeture
dans le du tintement des verres
le raclement des chaises
et le frottis du balai
apparut dans ses yeuxs
comme un léger sourire
qui éclaira doucement
le coin de ses lèvres
et son visage tamisé
en fut rajeuni
Texte de Luc Fayard, inspiré par le tableau Femme buvant, de Gerhard Richter (1968)
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero
par à-coups mécaniques
cigarette à la main
cheveux cachés dans la fumée
tête penchée
regard flou lointain
silhouette habituelle
de fond de salle
épaules serrées
dans un manteau gris
on ne voyait que ses mains
au bout desquelles
de fins ongles longs
au vernis rouge
comme ses lèvres
semblaient des étincelles
elle buvait
verre après verre
cigarette après cigarette
appliquée
parfois languide
distraite et vague
indifférente
comme si elle dessinait
des cercles dans le vide
rien n’avait d’importance
hormis boire et fumer
de temps en temps
la cendre tombait
sur la table du bistro
elle la chassait
d’un doigt négligent
comme elle repoussait
de sa pensée
les soucis d’aujourd’hui
de son cœur
les regrets du passé
elle buvait
à sa solitude fière
aux amants oubliés
aux chansons entonnées
les soirs de fête
si nombreux
qui ont peuplé sa vie
si longtemps
elle buvait
sans rien attendre
ne levant plus la tête
à la cloche de la porte
n’espérant plus personne
et pourtant dans la brume
de sa triste vie
à sa table ce soir-là
quand vint l’heure de la fermeture
dans le du tintement des verres
le raclement des chaises
et le frottis du balai
apparut dans ses yeuxs
comme un léger sourire
qui éclaira doucement
le coin de ses lèvres
et son visage tamisé
en fut rajeuni
Texte de Luc Fayard, inspiré par le tableau Femme buvant, de Gerhard Richter (1968)
Voir la mise en scène dans Galerie Amavero
paysage
la pierre et le sang
le chêne et la cendre
le pin et la croix
l’eau qui sourd
en chuintant
le ciel repeint
comme un décor
la colline traître
derrière sa rondeur
la montagne
aux pics de brume
et sur les chemins
qui tournent toujours
les cailloux blêmes
durs et tranchants
pour vous rappeller
qu’il faut avancer
quand même
Hommage à la Provence
Texte de Luc Fayard inspiré par les tableaux Postcards from Provence, de Julian Merrow-Smith, à voir dans Galerie Amavero
le chêne et la cendre
le pin et la croix
l’eau qui sourd
en chuintant
le ciel repeint
comme un décor
la colline traître
derrière sa rondeur
la montagne
aux pics de brume
et sur les chemins
qui tournent toujours
les cailloux blêmes
durs et tranchants
pour vous rappeller
qu’il faut avancer
quand même
Hommage à la Provence
Texte de Luc Fayard inspiré par les tableaux Postcards from Provence, de Julian Merrow-Smith, à voir dans Galerie Amavero
achéron
émoussée la lame de l’esprit
ne tranche plus assez
les mots me manquent
pour boucler ma pensée
blindé mon cœur
ne laisse plus rien traverser
de tout son passé
le temps me pèse
marmite en fonte
prête à imploser
mais qui se contente de fuir
lâchant de lamentables pschits
heureusement la nuit
débarquent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
le songe est quantique
on peut vivre ici et là-bas
en même temps
être soi et un autre
et s’engueuler tous les deux
voler très haut tomber très bas
tout le monde fait ça
se retrouver tout nu dans la rue
courir poursuivi par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
vous ramène en sursaut à la vie
et puis aussi
dire des choses bizarres
aimer de manière doucereuse
sourire peut-être
mais pas plus
car n'ayant jamais ri dans mes veilles
j’ai peur que le rire du sommeil
ne soit l'ultime son
traversant l’achéron
Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par l'oeuvre de Jon Davis dans Galerie Amavero et dans instagram.com/lucfayard.poete
ne tranche plus assez
les mots me manquent
pour boucler ma pensée
blindé mon cœur
ne laisse plus rien traverser
de tout son passé
le temps me pèse
marmite en fonte
prête à imploser
mais qui se contente de fuir
lâchant de lamentables pschits
heureusement la nuit
débarquent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
le songe est quantique
on peut vivre ici et là-bas
en même temps
être soi et un autre
et s’engueuler tous les deux
voler très haut tomber très bas
tout le monde fait ça
se retrouver tout nu dans la rue
courir poursuivi par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
vous ramène en sursaut à la vie
et puis aussi
dire des choses bizarres
aimer de manière doucereuse
sourire peut-être
mais pas plus
car n'ayant jamais ri dans mes veilles
j’ai peur que le rire du sommeil
ne soit l'ultime son
traversant l’achéron
Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par l'oeuvre de Jon Davis dans Galerie Amavero et dans instagram.com/lucfayard.poete
épicentre
à l’épicentre de la vie
l’émotion
elle est rencontre absorption fusion
sensation née du mouvement
caressant des contraires
le jour se transforme en nuit
la pluie en brume
l’amour en soupir
le ciel rejoint la mer
un bleu devient un vert
le souvenir une ombre
la main tendue une inflexion
le temps n’est que somme
de microscopies
tout est vivant qui se transforme
la femme est dans l’homme
l’enfant dans l’adulte
la fleur dans le soleil
pour se comprendre un peu mieux
il faut lire entre les mots
on ne se voit bien
qu'en clignant les yeux
courbant la ligne de l’âme
pour qu’elle accepte l’autre
et ses vibrations
l’émotion
elle est rencontre absorption fusion
sensation née du mouvement
caressant des contraires
le jour se transforme en nuit
la pluie en brume
l’amour en soupir
le ciel rejoint la mer
un bleu devient un vert
le souvenir une ombre
la main tendue une inflexion
le temps n’est que somme
de microscopies
tout est vivant qui se transforme
la femme est dans l’homme
l’enfant dans l’adulte
la fleur dans le soleil
pour se comprendre un peu mieux
il faut lire entre les mots
on ne se voit bien
qu'en clignant les yeux
courbant la ligne de l’âme
pour qu’elle accepte l’autre
et ses vibrations
suivre son horloge
avant qu'elle ne sonne
la fin du vivant
l’arrêt de tous les changements
quand la nuit restera nuit
et le silence silence
Texte de Luc Fayard illustré par 20 œuvres d'art contemporain; voir la mise en scène dans Galerie Amavero et instagram.com/lucfayard.poete
quand la nuit restera nuit
et le silence silence
Texte de Luc Fayard illustré par 20 œuvres d'art contemporain; voir la mise en scène dans Galerie Amavero et instagram.com/lucfayard.poete
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Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier