Affichage des articles dont le libellé est harmonie. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est harmonie. Afficher tous les articles

trois bambous

trois longs bambous gris 
hachurant la vue 
sans rien occulter

trois nuages ronds 
transmués dans l’eau 
en grosses meringues

trois buissons groupés 
révélant la chatte 
enfouie dans ses pattes

trois collines courbes
s’offrant mollement
à l’air du printemps

terre et ciel jaloux
du beau bleu de l’eau
appelant la nuit

tout va se voiler
sauf le bonheur né
de cette harmonie

Texte : Luc Fayard
inspiré de : Landscape with trees (1908), de Teodoro Wolf Ferrari (1878-1945), tempera sur papier (cité sur instagram par @lejardin_robo
à voir illustré en récitation musicale dans Galerie Amavero

seul

je sais que je suis seul 
des hectares à la ronde 
au milieu des arbres des oiseaux 
j’entends le gai clapotis de l’eau 
et bruire le vent rond 
je sais que je suis seul 
sous les nuages blanc et gris 
qui changent à tout moment 
la couleur du ciel 
la lumière de la terre 
et parce que je suis seul 
le miracle s’accomplira 
l’univers s’enfouira en moi 
je résonnerai de toutes vibrations 
mon souffle sera le vent
mon cœur le chant des ramiers 
et de la plante des pieds au dernier cheveu du crâne 
mon corps sera l’arbre enraciné la tête dans le ciel 
et quand tout sera consommé 
je hurlerai 
loup solitaire du haut de son mirador 

hélas la fusion n’a pas eu lieu 
mon âme imparfaite n’a pu se joindre à l’harmonie 
je suis resté extérieur à la symphonie 
pantomime ajouté à la beauté des choses 

il y avait un spectacle 
et je n'ai rien vu 
il y avait une musique 
et je n'ai rien entendu 

la nature n'a pas voulu de moi

allié

la neige n’est pas l'eden
elle est un autre paysage
elle n’habille pas elle transforme
le laid l’inutile l’inconnaissable

objets éléments souvenirs
tout se fond dans sa beauté
l’arbre devient totem la forêt montagne
la blême prairie un lac infini
qui vous invite à la mélancolie

ne cherchez pas de contours connus
vous avez changé de lieu de siècle
le temps est à l'envers la modernité enfouie
il ne reste que l’homme
face à la nouvelle nature
froide et chaude une et multiple
où tout est relié sans rupture

seule chaîne avec l’horizon de l'au-delà
esquisse d’éternité dans un grain de flocon
que le blanc a dessiné d’une seule envolée

la neige est un allié
pensez à sa force qui vit en secret
et quand vous serez seul ici-bas
cherchez-y l’harmonie du temps qui va
prenez la dans vos mains et soufflez
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier