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plage

la plage est un lieu
d’affrontement
d’abord les couleurs
sable mer rocher 
ravigotées par les jeux
d’ombre et de lumière
puis les perspectives
la mer qui s’en va
la falaise hautaine
et enfin les odeurs
légères et lourdes
et à la fin toujours
c’est la mer qui gagne

ombres de plage

large bande de frontière
entre terre et eau
matière changeante
élastique et malléable

territoire des errances
agité par le vent
troublé par la brume
filtrant les silhouettes

lieu d'existence plurielles
à l’écume frisée
et de soubresauts
du sable créateur

qu’importe la pluie
il y a toujours 
une épuisette à serpenter
dans les mares glauques

et des corps occupés
dès le petit matin
à soulever les galets
cachant les trésors

infatigable plage
aux recoins secrets
aux lignes floues
comme la vie

Texte : Luc Fayard
inspiré par
Scène de plage, de Marie Delourme

fruit

fille des îles
douce et pensive
dans ton mouvement
de la rose à l’oreille
fruit mur à croquer
tu penches la tête
pour rêver paresseuse
à ta plage à mangrove
la-bas si loin
où le sable dru
borde la mer houleuse
tu garderas
tes secrets
quand la rose
sera fanée

sable et mer

quand le sable et la mer
les nuages et le vent
le ciel et l’horizon
ne voudront plus former
qu’une seule trace
courant à l’infini
ton âme volera
avec les éléments
emportée par ton rêve
ta vie sera légère
et ton coeur purifié  

écrit à l'origine pour un tableau de Nathalie Bodet qui ensuite n'a plus voulu qu'on publie son tableau

enfant à la plage

le sable ça gratte
les petis grains se faufilent
entre mes doigts de pied
c’est quoi toutes ces odeurs
lourdes et grasses 
j’ai quand même envie
de respirer un grand coup
là-bas j’entends les mouettes
et leur drôle de rire rauque
je vois la mer qui s’en va
sous la poussée des vagues
je suis indécis
devant tant de vie
mais je le sens
sur cette plage
je n’ai besoin de personne
pour exister

grains de sable

j’irai par les chemins
le long des plages
et des bruyères
le ciel me suivra 
sans rien dire
je marcherai ainsi
les pieds nus
portant entre leurs doigts
des grains de sable
qui frottent qui grattent
je suis comme eux
la peau hérissée
enraciné mais léger
prêt à m’envoler

l'eau qui te sauve

la nuit règne l’absurde
le jour l’incolore
les mots résonnent vides
comme des falaises guettant la mer 
où de grands rochers muets 
camouflent leur récit
le soleil se dérobe
te laissant seul 
face au néant

même les chiens errants
marchent l’œil triste et bas
le silence ne sert à rien 
quand tu es sombre et las
tu n’as rien à pleurer
ni à regretter
rien à oublier
l’ombre pieuvre s’étend
tassant les reliefs du passé
ta vie s’étale plaine rase
fatal désert de la banalité

et puis 
de très loin
lentement
fantômes errants devenant réalité
se dévoilent en procession
la pensée d’un sourire 
l’odeur douce d’une peau caressée
une flèche de lumière dans les nuages percés
des taches s’élargissant en bleu et blanc
pour colorier un nouvel univers

alors 
les cônes de pluie s’éloignent
la tristesse se dissout dans les limbes

et surtout 
ton cœur bat
quand tes pieds nus se crispent sur le sable
tout revient 
dans une bouffée submergée de sens
exquise tiédeur
mécanisme huilé de la pression 
talon plante orteils 
pointillisme de la texture
plaisir inégalé de cette marche unique 
éphémère
la longue trace de tes pas
bientôt couverte par la mer

as-tu remarqué
c’est toujours l’eau qui te sauve
le souvenir de son odeur salée
le cycle du roulement de la marée
l’écume qui point avec le vent
il suffit que tu songes 
à une plage nue d’hiver
sur le relief breton
pour que tu plonges 
et t’immerges sans raison
dans le non-dit de l’enfance
à nouveau tu avances
à nouveau tu espères
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier