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ma compagne

ma compagne
à la grâce dénouée
des heures imparfaites
mon envie d’ombre 
où se cacher le jour
dans un bois de senteurs 
et de chuchotements 

mon fanal de brume
ensorcelée
sur un canal lent et droit 
au secret chemin de halage

mon horizon magique 
de mer et vent mêlés
mon eau de source
rivière et cascade 
où s’abreuver

ma musique aux notes saillantes
blanchies par la lumière
à l'aube flottante
d'un sourire salutaire

ma couleur d’outremer
profonde et fière
ma tour du futur cerclée 
de nuages débridés 

mon infusion de mots 
tenaces cris de vérité
sur un cœur de tambour
et de fanfare enguirlandée

mon rire impérieux
dans la tempête
ma voie de règne ensoleillée
par les yeux profonds de l’apnée

mon archange de paix
ma vie 
mon éternité

Hommage à Louis Aragon
Texte de Luc Fayard à voir dans Galerie Amavero illustré par deux nus peints à 60 ans d'écart : Big Study for Nude, de Tom Wesselmann (1976) et l'illustrissime Nu couché d'Amedeo Modigliani (1917)

achéron

émoussée la lame de l’esprit
ne tranche plus assez
les mots me manquent
pour boucler ma pensée
blindé mon cœur
ne laisse plus rien traverser

de tout son passé
le temps me pèse
marmite en fonte 
prête à imploser 
mais qui se contente de fuir  
lâchant de lamentables pschits

heureusement la nuit
débarquent les rêves
trafiquants d’espace et d’horloge
le songe est quantique
on peut vivre ici et là-bas
en même temps
être soi et un autre 
et s’engueuler tous les deux
voler très haut tomber très bas 
tout le monde fait ça
se retrouver tout nu dans la rue
courir poursuivi par un meurtrier
dont le coup de poignard fatal
vous ramène en sursaut à la vie

et puis aussi 
dire des choses bizarres
aimer de manière doucereuse
sourire peut-être
mais pas plus

car n'ayant jamais ri dans mes veilles
j’ai peur que le rire du sommeil 
ne soit l'ultime son
traversant l’achéron

Texte de Luc Fayard ; voir la mise en scène illustrée par l'oeuvre de Jon Davis dans Galerie Amavero et dans instagram.com/lucfayard.poete

anges bariolés

quand j’irai seul au paradis
je découvrirai ce pays
sans murs ni frontières
où tout s’habille
de couleurs allègres
les chemins et les arbres
les fleurs et les nuages
même les anges sont bariolés
et dansent en riant
ils me tendront la main
pour me faire entrer
dans la ronde large
tourbillon de sourires
et l’on tournera tellement
que les couleurs se mêleront
à nos âmes éthérées

univers parallèle

dans un univers parallèle
la joie régnait en maitre
les poissons zigzaguaient
sur des vagues de folie
fanforonnes les algues jouaient 
de la trompette bouchée
la même substance
de légèreté douce
régnait dans l’eau et l’air 
riant de leurs bêtises
les êtres vivants 
déployaient leurs antennes
en étendards de victoire
c'était peut-être le paradis

parvis

les cloches sonnent solennelles 
pendant que les enfants courent 
sur le parvis gris de la cathédrale 
elles aimeraient bien retenir 
la horde de gamins insolents
mais ils fuient la place en riant 

sur le parvis gris 
tout en haut des marches blanches 
il ne reste qu'une interrogation 
le souvenir sautillant de leurs cris 
tandis que le gong gras et lourd 
dissout inexorablement 
le cristal fini de leur rire
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier