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il faudrait

il faudrait que le vent
poussant les montagnes
et les icebergs
bâtisse le couloir
d'un passage abrité

il faudrait que la main
saluant comme une feuille
emporte avec elle
la pensée vers le ciel
dans le grand tournoiement

il faudrait qu’un sourire
pose du bleu sur le gris
venant calmer à point
les ardeurs opiniâtres
des accents trop aigus

il faudrait étreindre les arbres
pour que leur frémissement
nous parcoure le corps
nos pieds prenant racine
dans l’histoire du monde

il faudrait brûler les regrets
dans un feu de joie
pour que chaque crépitement
signe un nouveau succès
sur la fatalité

il faudrait que nos prières
se joignent pour créer
l'invincible lumière
empêchant la nuit à jamais
d'actionner sa  crécelle

Texte: Luc Fayard
Voir des versions mises en scène dans Galerie Amavero, dans Poésie de l'Art et dans instagram.com/lucfayard.poete

Souffle de vie

Si tu pouvais arrêter le temps,
Que retiendrais-tu de nos moments ?
Si l’air se figeait, rien qu’un instant,
Que garderais-tu absolument ?

Le frisson de nos premiers baisers ?
Nos étreintes un peu trop exaltées ?
Ou mon dernier souffle à tes côtés
Aussi léger qu’une brise d’été ?

Fixerais-tu nos mots insufflés
Aux quatre vents de l’éternité ?
Et nos envies toujours conjuguées
Au temps qu’il faisait, hiver comme été ?

Quand le monde cessera de tourner,
Je prendrai une grande bouffée d’air
Et la scellerai à tout jamais
Dans tous les contenants de la terre.

mis en scène dans Galerie Amavero
Texte : Élise - Les petits mots - son site et son instagram
Inspiré de : Petit Souffle, de Léa Dumayet - aluminium, 30 x 30 x 1cm - 2023 – son instagram

quatre actes

la branche et l’algue
le ciel et la mer
l’herbe et la mousse
le ruisseau et la montagne
on entend tous les chants
le cri étonné des oiseaux
le ruissellement soyeux de l’eau
le frottement tiède du vent
tous les actes de la vie
joie ou tristesse
espoir ou peine
se jouent en quatre actes

Texte de Luc Fayard, inspiré de quatre acyliques, de Martine Durou

envol

le souffle du vent
secouant fleurs et plantes
le ruissellement de l’eau
sur la mousse des pierres
un mini-cyclone
sur un jardin secret
des fils qui s’emmêlent
en se tortillant
et la lumière blanche
qui sert de support
à l’envoûtement
de ce fin tourbillon

rouleaux

les rouleaux se déroulent
l’écume fume
les vagues divaguent
les bleus marins
embrassent le ciel
accueillent le vent
la côte regarde étonnée
ce spectacle quotidien
de force et de bruit
la mer sauvage et fière
que l’homme toujours
voudra dompter

éloge de la lenteur

ce serait un pays où l’on vivrait
comme dans un film au ralenti
après des heures à se dessiner
jamais plus le sourire 
ne se fermerait sur le visage
dans l’air du matin 
les mains s’écarteraient
sur des cercles imaginaires
chassant les vents contraires
volutes longtemps évoqués
construisant le vide devenu le tout

la marche sans but prendrait la forme
d’un rituel initiatique de respiration
l’esprit ne serait qu’un calme absolu
répandant son énergie dans l'être
peut-être n’aurait-on plus besoin de parler
les rencontres préparées par la pensée
s’étant irriguées de cette chaleur diffuse

la mère caresserait son fils
d’un geste si langoureux
qu’il fermerait les yeux
rêvant au paradis de coton bleu
où les enfants rois décident de tout

les chats toujours plus paresseux
n’en finiraient plus de s’étirer
sur les couettes laineuses
même l’araignée au diapason
tisserait sa toile en un siècle
le long des murs de maisons

dans les jardins multicolores
les fleurs effarouchées
s’ouvriraient mollement
refusant de se dévoiler trop tôt

parfois il tomberait une faible pluie
si douce et venant de si haut
qu’elle parfumerait la peau
des senteurs colorées du ciel

sur la grève peuplée de souvenirs
la marée au rythme lunaire
laisserait aux amoureux
le temps de priser son spectacle

et le vent qui chasse tout en riant
clamerait dans les plaines du pays
sa fierté d'être tiède frissonnant
seul messager du bonheur infini

hommage à Milan Kundera et Carl Honoré
illustré par Femme Nue sur Tortue - La Paresse, de Florence Jacquesson (avec son aimable autorisation)

écrin

la montagne est écrin
tremplin de mise en valeur
pour tous ses éléments
la fleur y est plus colorée
l’herbe plus grasse
la pente des toits plus abrupte
les lignes de perspectives
se chevauchent comme des croquis
l’âme humaine y est fière
le vent hurleur sait se calmer
et la fumée des cheminées
raconte des histoires d’amitié

sable et mer

quand le sable et la mer
les nuages et le vent
le ciel et l’horizon
ne voudront plus former
qu’une seule trace
courant à l’infini
ton âme volera
avec les éléments
emportée par ton rêve
ta vie sera légère
et ton coeur purifié  

écrit à l'origine pour un tableau de Nathalie Bodet qui ensuite n'a plus voulu qu'on publie son tableau

démesure

quand la mer et le soleil
se rencontrent violemment
c'est un choc de démesure
ici la côte est pointue
comme l’accent
les couleurs explosent de vie
l’écume de murmures
une gaité virevoltante
balaie l’horizon courbe
et quand le vent s’en mêle
un tourbillon de folie
s'empare sans effort

l'arbre dit aux maisons

l’arbre dit aux maisons
vous voyez la mer là-bas
elle vient vers vous
pour vous envelopper
de son odeur salée
ici la lumière étincelle
le vent est un allié
espiègle et volage
quand le soleil s’invite
le temps paresse
et le sourire des gens
se plisse et rêve

phare de l'île

parfois le temps s’arrête
le vent aussi
ils offrent une pause
entre deux tempêtes
l'occasion de respirer
de regarder dans le ciel
un nuage qui se rebelle
la mer s’est vidée
de tous ses bateaux
une autre séquence se vit
celle du silence
de la réflexion
profite de cet instant magique
la vie n’est pas ce que tu crois
bientôt il faudra te courber
sous les embruns à venir

six haïkus du vent et de la nuit

le vent dans les feuilles
les ombres dans son regard
la nuit m'émerveille

elle m'a souri
en éclairant mon esprit 
à travers la brume

cette eau qui frissonne 
je n'en aperçois que l'onde
sans rien en dessous

la vie est filandre
le coeur araignée aveugle
l'amour pris en toile

la mare est de glace
le givre et le gris s'installent
où sont les lueurs

se plaindre qu'il pleut
autant refuser de vivre
la vie goutte à goutte
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier