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nuages de lune

il marche la tête vide et pleine
ses pensées vont et viennent
comme des nuages de lune
les images se suivent
en procession furtive
la vie dispersée en brume
les mots encore absents
les couleurs autour de lui
la fausse nuit d’un nouvel automne
l’air dispense ses murmures
il sourirait presque
de tous ces possibles
futur moins conditionnel
lumières de bonheur
malgré l’absence du ciel
mais dehors et dans son cœur
il marche dans le brouillard
dans les poches de son manteau
profondes comme des cavernes
les deux poings serrés sont si fermes
qu’ils pourraient tenir des marteaux

Texte: Luc Fayard
inspiré de:
Silence d'Or, de Sophie Roccco - 2023 - pigment et liant sur toile - 100 x 100 cm - son instagram

sans frontière

nulle ligne assurée 
entre terre et eau
entre bas et haut
dans le palude
pourtant
à chacun sa substance
sa texture sa couleur 
qui se relaient 
dans le passage invisible 
du fluide au solide
dans la prégnance humide 
d’un paysage à part
ici vibrent les sens 
en large palette
du musqué au salé
du sec au mouillé
du silence au bruissement
du gris noir au gris blanc
le nez devant le pied 
l’odeur nous guide
on la hume 
perdu dans la nasse
d'un monde sans barrières
seule la pluie pourrait
réunir les matières
dans la même brume
soyeuse et mystérieuse
ainsi va la vie 
brouillard tenace
sans frontière 
entre jour et nuit

Texte : Luc Fayard, inspiré de
Palude, de Marie Deloume

limbe

le brouillard bruit de timbres sourds
d'ici je vois le tertre lourd
ses vies vivant un vain calvaire
la pluie gifle l'hiver en verre

l'if araignée ne cache plus
ses ailes bravaches poilues
le tilleul griffe un ciel en vrac
le train train dingue fend l'ubac

je vois le temps qui se délace
jamais je ne suis à ma place
je n'ai pas de présent qui m'aille
passé futur fétus de paille

c'est la minute où tout bringuebale et languit
tout s'arrête de penser le silence crie
je voudrais un océan d'âme vide et lent
portant le limbe d'olympe en fier firmament

les yeux fermés je voguerais sans un murmure
sans vague ni repos le cœur mûr enfin pur
personne ne sonnerait l'annonce demain
la vie moelleuse serait désunie sans fin

peut-être même se mettrait-on à pleurer
au poids des souvenirs lancinants arrimés
livrant sans fard leur vieux fantôme au dôme d'or
magique et transparent sous lequel on s'endort
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier