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nuages de lune

il marche la tête vide et pleine
ses pensées vont et viennent
comme des nuages de lune
les images se suivent
en procession furtive
la vie dispersée en brume
les mots encore absents
les couleurs autour de lui
la fausse nuit d’un nouvel automne
l’air dispense ses murmures
il sourirait presque
de tous ces possibles
futur moins conditionnel
lumières de bonheur
malgré l’absence du ciel
mais dehors et dans son cœur
il marche dans le brouillard
dans les poches de son manteau
profondes comme des cavernes
les deux poings serrés sont si fermes
qu’ils pourraient tenir des marteaux

Texte: Luc Fayard
inspiré de:
Silence d'Or, de Sophie Roccco - 2023 - pigment et liant sur toile - 100 x 100 cm - son instagram

je veux tout oublier

je veux tout oublier
des anciens jours sepia
célestes ou grossiers
que rien ne recopia

rien ni le triste chant
de la lumière bleue
ni l'accord dissonant
du matin malchanceux

je veux tout oublier
la magie floue du monde
les cierques mésalliés
dansant sa folle ronde

oublier la cité
du concert fracassant
l'impétuosité
du cynique impatient

je veux tout oublier
les mots si malhabiles
sur les plaies repliées
des rendez-vous fragiles

la mémoire infiltrée
au détour du chemin
par de nouveaux portraits
regardant vers demain

je veux tout oublier
pour qu'enfin recommence
l'émotion relayée
par le spleen sans souffrance

et qu'enfinl’infini
des contrées inconnues
ranime dans son nid
mon âme mise à nu

Voir la version mise en musique sur instagram ; voir la mise en scène illustrée par une illustration de Simon et un tableau d'Henri Lebasque sur Galerie Amavero et Poésie de l'Art; voir la galerie
Femmes à la fenêtre de 60 chefs-d'oeuvre représentant une femme à la fenêtre, thème qui a servi pour illustrer ce poème.

ferme

il y a quelques années
c’était une ferme
pleine de bruits
et d’animaux
aujourd’hui
havre de paix
de quiétude de silence
mais les toits et les murs
rappellent les temps du labeur
et des mains calleuses
le passé et le présent
s’épaulent pour un futur
d’équilibre et de bonheur

haies

tout ce qui existe 
est là-bas présent
derrière la haie 
caché mais vivant
il faut y aller 
quitte à s’écorcher
ôter ce qui gêne 
à coups d’oxygène
et quand on y est 
tout a permuté
 
rien n’est révélé naturellement
tout évolue dans un temps progressif
vivre n’est qu’un glissement agressif
de l’ombre des réalités des gens
 
il faut imaginer ce qui sera
rien ne reste figé ci et là
enseveli pêle-mêle 
dans un passé poubelle
 
je hais les haies
elles sont partout 
devant derrière
sur les côtés
 
la vie est un enclos de reclus
il faudrait être singe ou kangourou
quand on est limace ou serpent
il faudrait être gourou
quand on est mouton
bêlant ses reproches et ses regrets
sa malvoyance et ses fragilités
 
l’homme est un animal qui pleure
cloitré il ne saura jamais
son talent pour l’éternité
dans le grand tintamarre des heures
 
je voudrais être un grand oiseau
volant sur les arbres les eaux
les petitesses les soupçons 
vers l’hypnotisant horizon 
toujours plus loin toujours plus fort
comme sont la vie et la mort

accent aigu

tu portes dans ton nom
un a accent aigu 
comme seuls sont aigus 
les chants d’amour fou 
toi le don de Dieu 
tu es née princesse 
et le monde t’appartient déjà 
tous les regards tournés vers toi 
te disent leur passion et leur joie 
tu as les joues d’un bonheur si plein 
le dessin de lèvres si fin 
que ton âme sera grande et fière 
si forte et douce et belle 
tu seras l’éclair et le temps 
comme l’eau la mer et le vent 
ces joues ces yeux ces lèvres 
ont agrandi la lumière 
dans les yeux de ta mère 
qui te couve princesse bébé 
comme jamais ne fut couvé un enfant 
ton blason aux deux couleurs 
flottera sur le monde à toute heure 
comme un étendard d’amour 
une porte ouverte dans les murs 
ce monde que tu regardes déjà 
tranquille et forte 
gourmande et sereine 
ce monde là tu en seras reine
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier