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grille

la lumière traverse
la grille de la pluie
trait d’espoir
tout se reflète
se complète
passé présent futur
le son rebondit
en goutte à goutte
sur la flaque
le cœur s’arrime
à la transparence
les portes de la vie
se sont ouvertes

passant

j’aime la ville la nuit
après la pluie
ses lumières
brillent
dans le noir
pour éclairer
la pénombre
des destins
je suis un passant
marchant sans fin
vers une rencontre

temps de pluie

le temps gris a revêtu son manteau de pluie
un souffle glacial transperce les arbres nus
hanté par tous ces squelettes froids et blanchis
le paysage se mue en tombe ténue

sur les vitres tachées de mille perles sales
les sons ricochent dans un ballet sépulcral
fronçant les épaules les passants se rencognent
comme s'ils pressentaient un mauvais coup du sort

même les animaux refusent la sortie
croupissant terrés chez leurs maîtres indécis
ce n’est pas le temps des cris des pleurs ni des larmes
ni celui des grands malheurs de la fin des âmes

c’est juste le temps de la tristesse sans âge
où l’on espère encore un monde réchauffé
par un timide soleil dont le premier trait
percerait sa route dans la mer des nuages

ah si quelqu’un soudain se mettait à chanter
un chant nouveau pur comme si de rien n’était
charmé le monde entier l’entonnerait en chœur
et la pluie étonnée arrêterait ses pleurs

voir mise en scène en récitation musicale "Poésique" dans Galerie Amavero, Poésie de l'Art et instagram.com/lucfayard.poete

changement de pluie

la pluie n’est plus ce qu’elle était
tendre mélancolique rieuse 
annoncée par de subtils frémissements
de l’air gai toujours printanier 

quand elle arrivait enfin 
heureuse 
quelle fraîcheur 
quel soulagement 
ses fines gouttes en prélude 
ne mouillaient pas vraiment 
prenant toutes les formes possibles 
selon son humeur 
elles se dégustaient sur la peau 
et le monde s’en accommodait 

avec le temps tout a changé 
la pluie est devenue brutale 
surgissant sans préambule 
tempétueuse en permanence 
longs jets penchés et coupants 
qui mouillent lourdement 
pour faire mal

il pleure toujours dans mon cœur 
mais plus jamais comme il pleut sur la ville 
car il y pleut méchamment 
le chant n’est plus doux 
il est tumulte 
cacophonie 
la pluie est un océan furieux 
une houle obscure 
elle débarque et part sans préavis 
et quand sa tornade impétueuse disparaît 
elle laisse derrière elle un immense gâchis 
la terre dévastée 
et les cœurs malheureux 

la pluie ressemble à la vie

vibrations

j’aime le soleil après la pluie
lorsque le silence dans l’air luit
que d’un trottoir las délavé fume
l’éclat vaporisé du bitume

la ville virginale frémit
les longs arbres sorciers se délient
triste une larme d’éternité
purifie les hommes statufiés

au loin j’entends le grand gong vibrant
jour nuit ciel la terre est frottement
la lumière est blanche la mort fuit
seul le soleil règne après la pluie

pluie des tropiques

ce qui tombe du ciel 
n'est pas un crachin breton 
c’est une infamie 
de l'eau lourde et méchante 
la goutte épaisse et bien grasse 
sans chichis 

cette pluie ne s'insinue pas elle frappe 
elle veut tout tremper 
les petits et les gros 
le cou le genou les endroits sensibles 
sur la peau et sur la terre 
des doigts de pieds jusqu'aux cimes des arbres 
rien ne lui résistera 

ce n’est pas un rideau cette pluie 
c'est une grille une prison un marteau 
quand elle vous vient dessus 
comme ça 
sans prévenir 
vous n’êtes plus qu'une mare 
une dégoulinade 
rien ne sert de résister 
c'est foutu 

et puis au moment où vous allez hurler 
sur cette averse ennemie 
pluie brutale des ténèbres sans vent 
violeuse d’espaces et de temps 
hop elle est partie 
aussi légère qu'une plume
la garce 

et vous restez là comme un sourd 
les bras ballants le souffle court 
l’œil humide sans aucune arme 
baptisé pour l'éternité 
enchainé à un sol en loque 
tandis que la dernière larme 
quittant votre sourcil dressé 
tombe sur le sol mouillé floc
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier