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Trois fois murmuré

Je serais ce violoniste
Qui joue à la fenêtre
Derrière les volets bleus
Ma musique monterait jusqu’aux nuages
Et la tristesse glisserait
Sur mon costume jusqu’à terre
Où elle dessinerait une tache de deuil.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

La beauté sortirait à peine de l’eau
Je viendrais la sécher
Avec des éponges bleues.
Je jetterais à ses pieds des bouquets
Trop vite coupés.
Et je pleurerais de son parfum évanoui.
Elle ne bougerait pas,
Ni statue, ni femme,
La beauté lointaine sortie de l’eau.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

La souffrance tombait de ses épaules arrondies
Sa robe de lin décelait les sanglots accumulés
Elle se taisait et retenait ses mains sur ses cuisses fermées.
Greta sortie de l’enfance bourgeoise
S’enferme dans le deuil du désir.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

Texte: Corinne Valleggia
inspiré d'Henri Matisse: Le Violoniste - Le Luxe - Portrait de Greta Prozor
mis en scène dans Galerie Amavero

trois arts

dans un jardin de splendeur
la musique chanta
les pinceaux frémirent
les âmes s’envolèrent
sur une eau lisse
trois fois ravies
par trois arts en partage
célébrant la naissance
d'un moment unique
où savourer le plaisir
des sens en fusion
crée une émotion vierge

Texte de Luc Fayard, inspiré de : Au fil de l'eau, de Martine Durou
et d'une belle journée où ce miracle eut lieu, grâce à l'association de Chaville, L'Art en partage

elle joue la nuit

elle joue
et par la porte ouverte
les notes du piano fuient
je les regarde
s’envoler dans la nuit
sur un tempo lent
caresser les nuages blancs

elle joue
et le temps s’arrête
de respirer
moi aussi
partagé
entre nuit grave
et musique aigüe

elle joue
et ne sait
sa grâce à elle
pour moi
tout ce qu’elle touche luit
ses mains créent la lumière
de mon chemin d’élu
balisé dans la nuit

elle joue
et le vent profite d’un soupir
pour pousser le sien
moi aussi
musique et nuit
sœurs jumelles
de l’attente

elle joue
et dépêche en l’air
ses notes messagères
points d’interrogations
titubant sans fin
dans la nuit claire
de ma tête étoilée

elle joue
et les étoiles alanguies
clignent des rayons une à une
complice le ciel me sourit
dans son halo bleu de lune

elle joue
et sans elle au piano
la nuit ne serait
plus jamais la même
moi non plus
ou je serais la nuit
voir une version un peu différente, en musique, sur instagram

disco

en ce temps-là
on s’habillait en couleur
la musique était folle
tout était possible
le sexe le bruit la nuit
les gens dansaient
des heures en transe
dans les discothèques
au petit matin
on riait encore
de ses accoutrements
pattes d’eph et coiffure afro
c'était le temps du disco

musique

la musique est en lui
peut-être même
comme certains artistes
la voit-il en couleurs
la musique est plus forte
que les mots
dit Alessandro Barrico
elle délimite
un monde à part
rythme et relief
où noble le silence
a gagné sa part
et qui parle à l’âme
en ligne droite
un monde ouvert
à qui veut
lui donner son cœur

piliers

ioniques ou corinthiens
les grands piliers droits
pas toujours majestueux
peuvent rire
se jouer des couleurs
accueillir la musique et les chants
inciter les gens qui passent
à danser la farandole
en tapant des mains
puis ce sera le défilé
du carnaval endiablé
et quand viendra la nuit
les colonnes alanguies
pousseront des soupirs
fatiguées de supporter
l’éternel chapiteau
ses ornements
et son lourd édifice

nouvelles correspondances

il y  a de la musique dans un tableau
mais elle joue une drôle de partition
polyphonique
à la fois solo dans chaque recoin
qui nous attire irrésistible
et symphonie qui éclate
dès qu’on embrasse l’œuvre 
d’un regard de spectateur lointain
puis les solos reprennent ici et là
en suivant l’âme des yeux
qui déroule un parcours non écrit

il y a de la peinture dans la musique
chaque note possède sa propre couleur

do tout en majesté 
en tenue de majordome
noir pour s’imposer

si tout au bout du chemin
note si joyeuse
blanc de robe de mariée

la grave et dominant
tous comptent sur lui
vieux monsieur digne et las
fronçant les sourcils
marron foncé évidemment

le ré résonne 
comme un renouveau
une renaissance
bleu indigo

mi c'est une note du milieu 
mélange mixité
prête à tous les arrangements
violet composite

le fa sonne et claque 
comme le printemps 
comme un drapeau
vert d’eau

enfin le sol terre à terre
pilier de tant de création
clé qui ouvre toutes les portes
rouge comme le sang des artistes



marche et musique

pas à pas note à note pulsions égrenées
pentes du haut et du bas douces effrénées
œil intérieur connecté sur le monde en soi
et les mains qui plongent ou font la balançoire

la marche et la musique une offrande et un cri
ton corps appuyé sur la matière et le vide
t'offre lentement une construction multiple
qui se déroule devant toi comme la vie

le cœur crescendo quand ça grimpe durement
double croche des pulsations tambourinées
et le soupir gai quand s'aplatit le chemin
pour que se joue la mélodie ensorcelée

le présent impérieux imprègne l'âme nue
tu n'as plus en tête ni futur ni mémoire
juste une singulière vibration qui enfle
enlaçant à travers toi le ciel et la terre

chaque mouvement possède sa propre note
le tout assemblé formant un destin unique
une harmonie assouvie rythmée par le souffle
et ce souffle pur est un espoir un arôme

ose l'audace de vagabonder
sur la voie subite qui se révèle
dans la nouvelle cadence imposée
par le monde arbitraire que tu crées

une voie rude et longue sinueuse
pleine de larmes rires de sueurs
qui découvre lentement ses richesses
écouter la vie la divine ivresse

et la voir naître plaisir permanent
grâce à cet aller-retour incessant
prendre et donner inspirer expirer
ce que tu crées provient de ce qui est

à chacun son pas sa note cri et bonheur
conception pure d'un moment d'éternité
la beauté ressemble à un puzzle dérobé
qui se dévoile quand les mains se lient au cœur

marcheur et musicien l'un et l'autre accompli
l'équilibre nait de ce groupe en conjonction
la sagesse découle de confrontations
auxquelles se mêle un petit grain de folie

l'amour de la vie inconnu qui t'envahit
te prend prestement dans ses cercles dans ses bras
pour t'emporter au-delà du bien et du mal
vers un monde nouveau où tout se réalise

le silence t'entourait comme le désert
il s'emplit maintenant de pulsations intimes
qui te relient à tous les peuples de la terre
et tu entends ton cœur profond battre à ce rythme

rythme et souffle plein et vide énergie
lumière et ténèbres souffrance et joie
effort constant âme et main pas à pas
musique et marche symphonies de vie

j'aime la musique qui chante

j’aime la musique qui chante
sans les piaillements d’un saxo courant après les notes
j’aime l’harmonie horizontale qui raconte une histoire
sans la fureur verticale qui plaque des accords impossibles
j’aime le silence l’introduction l’espoir
au piano je n’aime pas les mains qui s’entrechoquent
j’aime la main gauche qui épaule la main droite
qui lui permet de chanter
j’aime la note qui dure un peu plus longtemps que prévu
suspendue dans cette attente où tout s’imagine
j’aime la musique qui permet de créer sa musique
comme un tableau commencé par l’artiste qu’on pourrait poursuivre
une palette de couleurs à compléter en ouvrant les mains
j’aime quand le souvenir s’incruste
quand la vibration s’accorde à l’âme
une fréquence inconnue dans les livres
j’aime la sublime guitare
quand elle offre chaque note
ciselée comme une œuvre d’art
et la mélodie qui se déploie comme une symphonie
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier