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prière

hommes et femmes 
en vérité je vous le dis
que la lumière descende sur vous
vos visages vos mains
comme un phare veillant 
sur la route des marins 
que la joie déborde de vos cœurs 
comme l’écume 
quand le vent presse et secoue la vague
que la parole nouveau sillon de vie 
transperce en flèche vos murs de folie
que le chant parcoure vos plaines
comme une révolution souveraine

que les mots sèment les graines d’amour 
dans vos rangs de peuple triste
que vos mains jointes comme l’espoir
deviennent les totems remplaçant les crucifix
que vos pas ouvrent un chemin de halage
à travers les brumes du passé
que vos lèvres conjuguent l’avenir au présent
dans toutes les langues de babel 

pour qu’enfin le monde 
de vérité et de beauté
se dévoile tout à vous
les yeux ouverts 
les âmes libres

et qu’à jamais 
de la surface de la terre
soient bannis
la haine le mensonge
et la jalousie

amen

voie étroite

pourquoi écouter 
cette voix absurde qui clame 
du fond des siècles
fais comme les autres
ne regarde pas en arrière
avance c’est tout

pourquoi au contraire
ne pas s’arrêter de courir
et laisser la foule te dépasser
c’est elle qui risque de couler

pouvoir enfin construire 
pas à pas ton chemin
à ton rythme
le façonner à ton image
chaque pas te rend plus fort
et plus serein
chaque mètre parcouru
est une victoire
sur l’écho fatal
des voix anciennes
carcans de sorcières

crée ta voie
elle sera belle et pure
toile unique
tissée de tes passions
de tes contraires épaulés

d’abord étonnés 
les autres te regarderont
puis ils viendront 
marcher avec toi
sur cette voie étroite 
de la liberté

Texte de Luc Fayard 

ronde des si

si le cercle est brisé
vais-je retourner sur mes pas
ou bien bâtir une passerelle

si les bouts scindés se relient
atteindrai-je mon départ
ou bien les traces d’un nouvel envol

si je franchis les traits de couleurs
verrai-je le ciel s'éclaircir
ou bien la terre sombrer

si la foule se presse en chemin
se tiendra-t-on vraiment la main
ou bien marcherai-je isolé

si trois notes franchissent la mer
entendrai-je une symphonie
ou bien le solo du désespoir

si je respire longtemps
sentirai-je une forme d’énergie
ou bien l’impermanence

dans l’infini du vide
le cercle ne dit rien me dit tout
je ne suis rien je suis tout

Finaliste du Diplôme d'Honneur - Concours Europoésie-Unicef 2023

Texte : Luc Fayard
inspiré par Cercle - Ascèse VIII, 2007 - Série: "Silencieuse Coïncidence, de Fabienne Verdier, à qui j'ai demandé une autorisation de reproduction; alors en attendant, je l'illustre avec "Disques de Newton", de Frantisek Kupka (que j'aime beaucoup aussi !)
Voir et entendre récitation musicale de poésique dans Galerie Amavero

passage

passage entre deux mondes
vers la lumière et l’inconnu
loin des souvenirs lourds ou bleus
des colères et des joies
chemin à déchiffrer soi-même
sans ornières ni frontières
surtout ne pas se retourner
comme la femme de Loth
jetant un fatal regard à Sodome
et pour connaître le sens de sa vie future
il faudra avancer sans regarder
les couleurs si fortes de la vie passée

herbe et terre

herbe et terre
avant après
joie des jours heureux
grisaille d’autres temps
et comme une vague de fond
qui nous fait progresser
corps et âme
sans regrets
quête proche et lointaine
difficile et évidente
peu importe
c’est le chemin qui compte
bonheur bonheur
de le parcourir

ligne bleue

la nature manquait encore
de formes adultes
sa peau s’étirait
transparente
en multiples couches
de limbes teintés
fallait-il suivre
la grande ligne bleue
ou chercher
à travers les vallons
moussus et touffus
son propre chemin

chemins

chemins parallèles
sur saisons renouvelées
les couleurs de l’humeur
sont des coulées de larmes
et de joies mêlées
drapeaux du monde
mosaïque de nations
voyages voyages
aux nombreux arrêts
avancées mouvements
vers le haut
vers l’avant

palette

la forêt et ses couleurs
palette infinie
tout est mouvement
bruissement
arbres coupés
troncs entassés
d’autres couleurs
se dévoilent encore
prégnantes 
plus foncées
marcher sous les arbres
les feuilles sous les pieds
une aventure feutrée
mobilisant tous les sens
avec au bout du chemin
un cadeau inoubliable
la découverte de soi

ombre

par un beau jour d’été
une petite fille bronzée
se penche sur son ombre
dessinée sur le mur
perplexe elle s’interroge
ces formes c’est moi
et quand je bouge 
ça bouge aussi
pour vérifier
elle va essayer
oui ça bouge
devant elle 
le chemin monte
comme la vie
qui l’attend

devant la vitre

vitre embuée
sur neige et glace mêlées
visage dans l’arbre
terre contre ciel
avenir en kaléidoscope
papier froissé
lettres cachées
naissance sibylline
d'un nouvel œuf
lignes verticales
autant de traces
pour avancer 
sous les nuages
sur le chemin 
de l’espoir

grains de sable

j’irai par les chemins
le long des plages
et des bruyères
le ciel me suivra 
sans rien dire
je marcherai ainsi
les pieds nus
portant entre leurs doigts
des grains de sable
qui frottent qui grattent
je suis comme eux
la peau hérissée
enraciné mais léger
prêt à m’envoler

marche et musique

pas à pas note à note pulsions égrenées
pentes du haut et du bas douces effrénées
œil intérieur connecté sur le monde en soi
et les mains qui plongent ou font la balançoire

la marche et la musique une offrande et un cri
ton corps appuyé sur la matière et le vide
t'offre lentement une construction multiple
qui se déroule devant toi comme la vie

le cœur crescendo quand ça grimpe durement
double croche des pulsations tambourinées
et le soupir gai quand s'aplatit le chemin
pour que se joue la mélodie ensorcelée

le présent impérieux imprègne l'âme nue
tu n'as plus en tête ni futur ni mémoire
juste une singulière vibration qui enfle
enlaçant à travers toi le ciel et la terre

chaque mouvement possède sa propre note
le tout assemblé formant un destin unique
une harmonie assouvie rythmée par le souffle
et ce souffle pur est un espoir un arôme

ose l'audace de vagabonder
sur la voie subite qui se révèle
dans la nouvelle cadence imposée
par le monde arbitraire que tu crées

une voie rude et longue sinueuse
pleine de larmes rires de sueurs
qui découvre lentement ses richesses
écouter la vie la divine ivresse

et la voir naître plaisir permanent
grâce à cet aller-retour incessant
prendre et donner inspirer expirer
ce que tu crées provient de ce qui est

à chacun son pas sa note cri et bonheur
conception pure d'un moment d'éternité
la beauté ressemble à un puzzle dérobé
qui se dévoile quand les mains se lient au cœur

marcheur et musicien l'un et l'autre accompli
l'équilibre nait de ce groupe en conjonction
la sagesse découle de confrontations
auxquelles se mêle un petit grain de folie

l'amour de la vie inconnu qui t'envahit
te prend prestement dans ses cercles dans ses bras
pour t'emporter au-delà du bien et du mal
vers un monde nouveau où tout se réalise

le silence t'entourait comme le désert
il s'emplit maintenant de pulsations intimes
qui te relient à tous les peuples de la terre
et tu entends ton cœur profond battre à ce rythme

rythme et souffle plein et vide énergie
lumière et ténèbres souffrance et joie
effort constant âme et main pas à pas
musique et marche symphonies de vie
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier