je n’irai pas décrocher la lune
je la laisse où elle est
pour que perdurent mes rêves
les soirs de grise mine
quand je lève la tête
et m’imagine
un monde moins dur
aux vallons embrumés
bleutée au loin
dans mes nuits d’insomnie
elle m’envoie de son coin
des mots d’amour attendris
depuis des siècles
ni astre ni matière
la lune n’est que prières
supplications espoirs
larmes et joies
sphère aspirant
les émotions du monde
qui montent vers elle
surtout
ne pas la prendre
dans ses bras
qu’elle reste là-haut
au chaud
à nous regarder
la tête penchée
quel plaisir alors
de suivre sa courbe
dans le ciel rose
pour que la nuit durant
respirant autre chose
que le fardeau de l'âge
mon âme légère
s’élève jusqu’à elle
comme une feuille d’or
libérée de la gravité
vous ne le saviez pas
la lune parfois
verse une larme
mais ça ne se voit pas
ces nuits-là elle se cache
au fond des nuages
aujourd’hui la lune est triste
elle chante lasse
pour que les cœurs tendres
entendent son sélène soupir
il dit
pauvres humains
je vous aimais bien
mais vous avez cassé votre jouet
plus rien ne sera comme avant
aujourd'hui je ne peux retenir
ni les vents de l’enfer ni les raz de marée
vous mourrez par l’eau et par le feu
que vous n’avez pas su contenir
la lune c’est affreux
une nuit bientôt
va nous dire adieu
couchée pour de bon
loin du regard des hommes
implosant de mille cratères
aplatie comme une serpillère
alors sur la terre ronde
la mer en furie
pourra lâcher
ses vagues titanesques
et les vents tourbillonner
en arabesques
siphons libérant les tsunamis
de la fin du monde
regardez bien
la lune pleure
en son recoin
sur le malheur
Texte de Luc Fayard illustré par 32 œuvres d'art contemporain
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halo qui luit
peu à peu la nuit se pare de noir et brume
s’emmitouflant dans son manteau d'ouate infernale
aux teintes bleuies de zinc rocher d'araignée
l'horizon s'enterre dans un brouillard sale
qui abrite un écheveau d'intimités
reliant le ciel qui pleure à la terre qui fume
désemparée par ce règne nu
où les couleurs de la vie se diluent
mon âme gémit désorientée
pleurant les mots refoulés
les émotions perdues
les sourires reclus
les sentiers lumineux qui se sont éteints
les paysages qu'elle n'aura jamais peints
mais elle fait plus que pleurer la serpillière
elle se tord de douleur la sorcière
elle s'arrache des tonnes de vies ratées
les murs de la nuit noire se recréent
alors dans le froid sombre qui hurle
où tout se tait
où rien ne plait
furtif un mouvement haut esquisse une virgule
ridicule
s’emmitouflant dans son manteau d'ouate infernale
aux teintes bleuies de zinc rocher d'araignée
l'horizon s'enterre dans un brouillard sale
qui abrite un écheveau d'intimités
reliant le ciel qui pleure à la terre qui fume
désemparée par ce règne nu
où les couleurs de la vie se diluent
mon âme gémit désorientée
pleurant les mots refoulés
les émotions perdues
les sourires reclus
les sentiers lumineux qui se sont éteints
les paysages qu'elle n'aura jamais peints
mais elle fait plus que pleurer la serpillière
elle se tord de douleur la sorcière
elle s'arrache des tonnes de vies ratées
les murs de la nuit noire se recréent
alors dans le froid sombre qui hurle
où tout se tait
où rien ne plait
furtif un mouvement haut esquisse une virgule
ridicule
derrière son halo bleuté
la lune naïve tente une épopée
incertaine trouée de grisaille uniforme
ironique le cercle mal dessiné
s'élève péniblement sur des hommes
pour que mon âme s'y accroche
sans la moindre anicroche
je discerne enfin là-bas une lueur moirée
cible vacillante qui ne veut pas mourir
étendard fragile d'une révolte sans les soupirr
que je pourrai enfin brandir pour espérer
le halo qui luit a mis le holà à ma longue nuit
la lune naïve tente une épopée
incertaine trouée de grisaille uniforme
ironique le cercle mal dessiné
s'élève péniblement sur des hommes
pour que mon âme s'y accroche
sans la moindre anicroche
je discerne enfin là-bas une lueur moirée
cible vacillante qui ne veut pas mourir
étendard fragile d'une révolte sans les soupirr
que je pourrai enfin brandir pour espérer
le halo qui luit a mis le holà à ma longue nuit
lili la lune là
Lili regarde
la lune danse
pour toi et moi
la lune est là
couchée en niche
la lune vit
dedans sa mue
la lune a bu
fâchée en nage
la lune à l’houx
mouille son dos
la lune à l'eau
se fout du loup
la lune lit
puis se rendort
la lune luit
et rit là-haut
lune qui ment
jamais faucille
tu es marteau
qui frappe les
douze longs coups
à la minuit
fais donc comme elle
et vit la nuit
quand il fait noir
dessous la lune
les chats sont gris
et les regrets
aussi Lili
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