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Trois fois murmuré

Je serais ce violoniste
Qui joue à la fenêtre
Derrière les volets bleus
Ma musique monterait jusqu’aux nuages
Et la tristesse glisserait
Sur mon costume jusqu’à terre
Où elle dessinerait une tache de deuil.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

La beauté sortirait à peine de l’eau
Je viendrais la sécher
Avec des éponges bleues.
Je jetterais à ses pieds des bouquets
Trop vite coupés.
Et je pleurerais de son parfum évanoui.
Elle ne bougerait pas,
Ni statue, ni femme,
La beauté lointaine sortie de l’eau.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

La souffrance tombait de ses épaules arrondies
Sa robe de lin décelait les sanglots accumulés
Elle se taisait et retenait ses mains sur ses cuisses fermées.
Greta sortie de l’enfance bourgeoise
S’enferme dans le deuil du désir.

Trois fois murmuré
Trois fois dessiné
Trois fois perdu
Il est là dans mes rêves verts
Il est là dans les rues violettes
Il est là dans la vie noire.

Texte: Corinne Valleggia
inspiré d'Henri Matisse: Le Violoniste - Le Luxe - Portrait de Greta Prozor
mis en scène dans Galerie Amavero

la mer n'est pas calme

la mer n’est pas calme
elle vaque sans arrêt
tout bouge en elle
et mon âme avec
on ne chérit pas la mer
on la vit au fond de soi
avec les mêmes déchirements
les mêmes joies
jamais elle ne se taira
moi non plus

sable et mer

quand le sable et la mer
les nuages et le vent
le ciel et l’horizon
ne voudront plus former
qu’une seule trace
courant à l’infini
ton âme volera
avec les éléments
emportée par ton rêve
ta vie sera légère
et ton coeur purifié  

écrit à l'origine pour un tableau de Nathalie Bodet qui ensuite n'a plus voulu qu'on publie son tableau

nuage au paradis

je suis un nuage
nu je nage
dans l'azur pur
qui susurre
sans fin j'erre
en troposphère

haut sur terre
je délibère
des miasmes du temps
je souris gentiment
caressé par le vent
tant aimé
expirant sobrement
dans mes fils emmêlés
lissant
mes beaux cheveux
filandreux
gris cire et bleus

parfois je me fâche
et lâche
trois gouttes dures
sur la terre en murmures
de ma peau de pèche
j'empêche
le soleil
de couver mon ventre fécond
je me love en veille
chatte en rond

dans mes bras d'ouate propriétaires
j'abrite de multiples hôtes
un aréopage d'oiseaux migrateurs
en pause transocéanique
fatigués et pinailleurs
un éclair débutant qui ne sait pas tonner
des bruits prisonniers dont je garde la clé
un arc en ciel à libérer selon mon désir
et tous les souvenirs
en sépia des pays survolés
rien n'est plus peuplé qu'un nuage tentaculaire
rien n’est plus fugace

je vois tout de haut
le laid et le beau
je me détends
je suis gai
mouvant
je ris des hommes empêtrés
dans leur courte vie enflée
si vous saviez

ici tout est lent et long
pas de route pas de doute
tout est frais et surtout
teinté d’opacité

je vois tout de ma hutte
en fait chut
on ne vous l'a jamais dit
vous auriez trop d'émoi
osez lever la tête
et regardez moi
je suis le paradis

Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier