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paysage

la pierre et le sang
le chêne et la cendre
le pin et la croix
l’eau qui sourd
en chuintant
le ciel repeint
comme un décor
la colline traître
derrière sa rondeur
la montagne
aux pics de brume
et sur les chemins
qui tournent toujours
les cailloux blêmes
durs et tranchants
pour vous rappeller
qu’il faut avancer
quand même

Hommage à la Provence

Texte de Luc Fayard inspiré par les tableaux Postcards from Provence, de Julian Merrow-Smith, à voir dans Galerie Amavero

autoportrait

pelures d’oignons
cercles concentriques
lignes parallèles
couches empilées
sarments alignés
traits pointillés
de la pluie
qui en morse seraient
autant de SOS
les yeux tournés là-bas
ligne noire d’horizon
séparatrice de mondes
l’abysse et l’infini
myriade d’étoiles
trous noirs du passé
mots secrets
pleurs refoulés
envie d’amour
et de sourires
jour après jour
vivre sans demain
impossible
alors gratter
avancer
ne pas tourner en rond
chercheur de beauté 
et de simplicité 
faire jaillir l’étincelle
à défaut se contenter
d’une allumette
lumière lumière

Texte : Luc Fayard
inspiré de : Autoportrait, de Bernard Noël (1986)

passage

passage entre deux mondes
vers la lumière et l’inconnu
loin des souvenirs lourds ou bleus
des colères et des joies
chemin à déchiffrer soi-même
sans ornières ni frontières
surtout ne pas se retourner
comme la femme de Loth
jetant un fatal regard à Sodome
et pour connaître le sens de sa vie future
il faudra avancer sans regarder
les couleurs si fortes de la vie passée

haltes

la vie est un passage
d’un état à un autre
rames de métro
couloirs tunnels
sentier des douaniers
entre mer et rochers
chemin de halage
chahut des sentiments
ne pas se retourner
prévient Supervielle
marcher avancer
le cœur rebondit
d’une étape à l’autre
à chaque halte
l’âme se nourrit
d’une infusion
de vie nouvelle

Texte de Luc Fayard, inspiré de Le Passager, d'Anne-Sophie Larcena

devant la vitre

vitre embuée
sur neige et glace mêlées
visage dans l’arbre
terre contre ciel
avenir en kaléidoscope
papier froissé
lettres cachées
naissance sibylline
d'un nouvel œuf
lignes verticales
autant de traces
pour avancer 
sous les nuages
sur le chemin 
de l’espoir

quand je serai vieux

quand je serai vieux
rongé par les lunes
je me souviendrai
des si mauvais jours
et je me dirai
les ans pèsent lourd
le chemin se serre
devant est si près
qu’on ne connait rien
ni même où on va
mes pas sur le sable
droit vers l’océan
où vont-ils ensuite
et pourtant je rêve
de ciel plage et mer
vieillir c'est marcher 
sans se retourner
dans un grand brouillard
qui s’épaississant
pose tout son poids
sur sa courte vie
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier