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veilleur

je suis le gardien
le veilleur
celui qui sait 
les bruits isolés de la nuit
les remous furtif du désert
mon arme 
ce n’est pas ma lance
mais ma patience
je connais les ruses
de l’homme 
et de l’animal
longtemps
je peux rester immobile
froid tel un scorpion mort
et à l’heure du danger
bondir comme un tigre
mon cœur est sûr
mon âme est calme

ode à un porche gris

les années l’ont vieilli il s’en fout blasé
il a du en voir passer des courtisanes et des dandys
des maquerelles fardées des spadassins masqués
et compté les soirs où se croisaient la mort et la vie

combien d’amoureux se cachèrent pour une étreinte tendre
leurs fronts côte à côte appuyés sur le verre jauni
derrière l’œil-de-bœuf éclairant faiblement une soupente
combien de jeunes filles pauvres ont soupiré sur leur vie

la porte aux montants majestueux vous dit de sa hauteur
passez votre chemin manants peuple de la rue
ici ne vivent que d'honnêtes gens de vertu
qui protègent les secrets d'un sobre bonheur

on ne voit plus la sonnette qui alertait le gardien des lieux
donnant l' accès à l'ilot de la cour aux appartements cossus
cerbère tout puissant de vos destins domestiques heureux
sans lui vous resteriez dehors craintif frigorifié menu

et siècle après siècle les destins ont passé
laissant leurs encoches entailles et fêlures
avec le temps le porche est devenu moins dur
et comme nous le voici gris blanc et courbé
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier