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paysage

la pierre et le sang
le chêne et la cendre
le pin et la croix
l’eau qui sourd
en chuintant
le ciel repeint
comme un décor
la colline traître
derrière sa rondeur
la montagne
aux pics de brume
et sur les chemins
qui tournent toujours
les cailloux blêmes
durs et tranchants
pour vous rappeller
qu’il faut avancer
quand même

Hommage à la Provence

Texte de Luc Fayard inspiré par les tableaux Postcards from Provence, de Julian Merrow-Smith, à voir dans Galerie Amavero

énergie

d’où vient-elle cette énergie
à diffusion lente
dans l’esprit le corps

je connais sa seule source 
la beauté pure
invisible sans forme
intouchable et vibrante

pour la sentir je deviens ermite
assis sur la montagne
contemplant au rythme  d’un souffle lent
la vallée de mon cœur 

j’y vois ma vie défiler en pointillé
comme les pions d'un échiquier
les passants de rencontres
n’y sont que des ombres

je lève la tête
et la-haut je les vois
les oiseaux libres et chanteurs
ravisseurs d’espace
dansant en cercle 
faisant la farandole
ils finiront par se taire
et partir au loin
planant en vol
longtemps
rétrécis à n’être plus qu’un point

alors je ferme les yeux
les bras tendus
tournant mes paumes vers le bas
avec encore dans mes oreilles 
cette merveille
le chant des mésanges 
noires si aigu

c’est comme si 
j’embrassais tout le paysage
c’est comme si 
l’énergie des monts et des brumes
l’énergie du vent chaud et humide
l’énergie des plaines et des forêts
me traversait tout le corps
des pieds ancrés en terre
à la tête souriant aux anges

Texte de Luc Fayard inspiré par Bords de mer , de Hélène Averous, encre de Chine sur papier de riz,; voir la mise en scène dans Galerie Amavero et dans instagram @lucfayard.poete et aussi dans lespoetes.net

il faudrait

il faudrait que le vent
poussant les montagnes
et les icebergs
bâtisse le couloir
d'un passage abrité

il faudrait que la main
saluant comme une feuille
emporte avec elle
la pensée vers le ciel
dans le grand tournoiement

il faudrait qu’un sourire
pose du bleu sur le gris
venant calmer à point
les ardeurs opiniâtres
des accents trop aigus

il faudrait étreindre les arbres
pour que leur frémissement
nous parcoure le corps
nos pieds prenant racine
dans l’histoire du monde

il faudrait brûler les regrets
dans un feu de joie
pour que chaque crépitement
signe un nouveau succès
sur la fatalité

il faudrait que nos prières
se joignent pour créer
l'invincible lumière
empêchant la nuit à jamais
d'actionner sa  crécelle

Texte: Luc Fayard
Voir des versions mises en scène dans Galerie Amavero, dans Poésie de l'Art et dans instagram.com/lucfayard.poete

montagrne

quelques taches subsistent
du gris un peu sale
traces de sapins alourdis
lointains ubacs embrumés
bientôt on ne verra
que du blanc
partout
victoire absolue
de la montagne
qui garde tout pour elle
en attendant le dégel

à paraître

nuit et lumière

La nuit aime la lumière, elle y voit ses bijoux,
Avant que le jour ne les lui vole, les étoiles sont ses perles.
Le ciel n’est pas sur nos têtes, il est tout autour,
La terre flotte dans un grand vide,
La terre flotte dans un grand tour.
Je suis un passager, à bord, je suis sa fourmi.
Avant que le jour ne vienne,
Je demeure anonyme, sans ombre et sans bruit.
Je savoure sa rivière
De lumière, attaché à son vide.

Texte Alexis Amiotte inspiré par l'affiche Emocions de Caroline Pageaud, à voir dans Galerie Amavero

contes

dans un pays
de montagne et d’eau
vivaient des animaux étranges
à moitié transparents
doués de langage
et d’émotion
ils savaient dessiner
sur les rochers de grès
et raconter des contes
doux et colorés
aux enfants curieux
qui venaient près d’eux
dans ce pays en demi-teinte
la vie coulait comme l'eau

archange

les pics émergent
d’un brouillard gris et noir
qui répond au blanc
de la neige
la montagne vierge
est une émergence
violemment belle
les nuées se survolent
dans un rêve fier
un archange
brandira bientôt
son épée de lumière
au-dessus des hommes

écrin

la montagne est écrin
tremplin de mise en valeur
pour tous ses éléments
la fleur y est plus colorée
l’herbe plus grasse
la pente des toits plus abrupte
les lignes de perspectives
se chevauchent comme des croquis
l’âme humaine y est fière
le vent hurleur sait se calmer
et la fumée des cheminées
raconte des histoires d’amitié

miroir de la montagne

ombre animée des sapins choyés par le vent
pentes bienveillantes à la longue blancheur
et ce silence or et bleu nappant les hauteurs
hantées d'aigles et de gypaètes seulement

là les couleurs et les mouvements se répondent
et se mêlent pour créer de nouvelles vies
de nouvelles formes et là de nouveaux cris
la nature n'est pas un temple elle est une onde

c'est le pays de l'âme aux deux penchants
celui des crêtes aigües noires et hautaines
qui défient les siècles et les vents
et un peu plus bas celui des courbes molles
qui sans cassure s'étendent langoureusement

la montagne est un miroir dans le miroir
vers le bas les lignes fusionnent et bourdonnent
vers le haut elles s'écartent et se taisent
la vallée absorbe tout dans son cirque

sur la neige il ne reste que le crissement de ton pas
rythmé par ton souffle étonné tendre
quand tu vois les traces de l'oiseau cendre
et que tu pleures ce qui se vit sans toi

les faitages des chalets créent des lignes brisées
qui se répètent comme un dessin d'enfant
fragiles hirondelles sur un fil crispé
vers l'adret les couleurs du bois s'avancent fièrement
et jaillissent de la forêt tels des avant postes
chacun niché sur son promontoire

au village le clocher bariolé proclame sa joie
les rues aussi ont une double nature
elles lancent des flèches vers l'horizon butant sur un mont
ou créent des entrelacs de mystères accolés

la force de cette unité vient de la multiplicité des plans
voici l'avant et l'après voici la nature et voici l'homme
voici le combat et l'harmonie la rage et la prière
ici on ne se perd pas on avance d'un pas ferme

le visage est celui de la terre et des roches
aussi tailladé aussi brun qu'elles
le sourire ressemble à la musique des rivières
l'éclat des yeux éclaire plus loin que toi

ici les gestes anciens ne sont pas oubliés
ni le passé des hommes acharnés
ici le temps ne s'arrête pas il bat
le tempo des pays éminents
où la lenteur est un art de vivre
où chaque pas compte comme une offrande
et si le soupir vient
un regard haut l'éteint

ici le temps respire au rythme des couleurs
et quand l'ancolie refleurit
l'homme s'ébroue et revit
la montagne est un miroir du bonheur

le jeune berger

Ces drôles de gens pressés
Je les entendais depuis longtemps
Ils se sont arrêtés dans un bruit de ferraille
Avec leur vieille bagnole pourrie
C’est malin tout le troupeau a fui

Pourquoi me regardent-ils comme ça ?
Étrangers, salut !
Voici ma terre ses pierres dures et noires
Voici le fleuve Indus toujours pressé
Qui court après les nuages
Voici les montagnes immenses de mon pays
Vous pouvez lever la tête
Elles seront toujours plus hautes que vous (rire)

Ici, le sol est gris comme la vie
Le ciel bleu comme les rêves

Les bêtes sont loin maintenant
Il faut que j’aille les chercher
J’ai faim j’ai froid
Pour une fois j’aimerai rentrer avant la nuit

Les étrangers sont remontés dans leur voiture bruyante
Ils agitaient leurs mains comme pour chasser les mouches
Ils me souriaient en partant
Comme si on se connaissait !

Maman, que fais-tu en ce moment au village?
Aujourd’hui, j’aurai préféré rester là-bas
Jouer avec les cousins
Prendre la petite sœur dans mes bras
Écouter les histoires du grand-père
Au lieu d’être ici
Seul
A nouveau
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier