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elle joue la nuit

elle joue
et par la porte ouverte
les notes du piano fuient
je les regarde
s’envoler dans la nuit
sur un tempo lent
caresser les nuages blancs

elle joue
et le temps s’arrête
de respirer
moi aussi
partagé
entre nuit grave
et musique aigüe

elle joue
et ne sait
sa grâce à elle
pour moi
tout ce qu’elle touche luit
ses mains créent la lumière
de mon chemin d’élu
balisé dans la nuit

elle joue
et le vent profite d’un soupir
pour pousser le sien
moi aussi
musique et nuit
sœurs jumelles
de l’attente

elle joue
et dépêche en l’air
ses notes messagères
points d’interrogations
titubant sans fin
dans la nuit claire
de ma tête étoilée

elle joue
et les étoiles alanguies
clignent des rayons une à une
complice le ciel me sourit
dans son halo bleu de lune

elle joue
et sans elle au piano
la nuit ne serait
plus jamais la même
moi non plus
ou je serais la nuit
voir une version un peu différente, en musique, sur instagram

envol

le souffle du vent
secouant fleurs et plantes
le ruissellement de l’eau
sur la mousse des pierres
un mini-cyclone
sur un jardin secret
des fils qui s’emmêlent
en se tortillant
et la lumière blanche
qui sert de support
à l’envoûtement
de ce fin tourbillon

appel du vent

quand le vent des arbres et des champs
glissant par la fenêtre ouverte
se frotte à toi sans préambule
quand les mésanges piaillent
sous la bourrasque ébouriffante
quand le ciel te salue solennel
dans un nuage de feuilles alanguies
mourant en jouant

alors fou d'amour et d'orgueil
tu rêves d'union aux forces vivantes
tu embrasses l'air bourru
dans les hauteurs paresseuses

tu voudrais que l'esprit
expire un souffle vert
tu serais cet oiseau décidé
qui rit sans savoir où il va

mais la caresse a fui
virgule distraite
la nature immobile se tait
tout n'est plus que décor

en soupirant tu fermes la fenêtre
une fois de plus lourd indécis
tu ne t’es pas envolé
il aurait pourtant suffi de presque rien

suivre le sillon d'une larme
guetter l'effluve à paraître 
sur la nervure cambrée d'un tourbillon vivant
tendre les bras vers le ciel aspirant

mais qui sait un jour peut-être
tu ne resteras pas insensible à l’appel du vent

Les Ambésis 25 octobre 2013-6 décembre 2015
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier