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trait noir

trait noir d’horizon
surmonté d’un demi-cercle
qui deviendra cercle
se hissant lentement
fatalement 
le plus haut possible
dans le ciel
tous les jours
jusqu’à la fin du monde

coincés entre la voûte bleue 
et le vaste foncé 
glissant parfois vers le vert
bloquées entre ces deux univers
de fines couches orangées
font les tampons ouatés
entre deux mondes

tous les matins sans musique
à l’heure à peine glissante
se déroule la même lente 
et splendide cinématique

rien ni personne d’autre
pour la goûter
pas même un cri d’oiseau
silence de pleine mer
sauf ce léger bruissement
de brise tiède
aux multiples futurs

et si en plus ce jour-là
la mer est plate 
l’homme vivra
il le sait
la seule expérience possible
du paisible infini

conscient de son humble position
invité du dernier rang
quand la nature oxygène 
l’âme du marin
il respire sans fards la splendeur 
du plus beau spectacle du monde

chaque jour
minimaliste 
le même scénario
et pourtant chaque jour 
une émotion différente
étreinte de vérité
crainte de faiblesse
offrande de beauté
mystère de demain
bout d’éternité 
dans un bout d’âme
fenêtre ouverte 
sur l’absolu

debout sur le pont 
tête haute 
main serrant la filière
dire merci

parfois à l’aube
les couleurs grimacent
vers le plus noir
le vent a choisi de forcer
la mer aussi se fonce et bouge
secouée par en-dessous
du bruit plein les oreilles
ça siffle et ça tape
beaucoup de travail
les mains prises
pas le temps de rêver

mais le marin le sait
là-bas derrière la brume
et la barrière de pluie
même dans le gris
et la lourde fureur
le disque se lève encore
et encore

immuable beauté 
de la nature
sans spectateur

Texte: Luc Fayard

météo marine

gros grain noir à l’horizon
inquiétude à bord
nouvelles données météo
perplexité
le marin cherche sa voie
moi aussi

mer hachée
voilier secoué
combien de temps sans respirer
le marin veut souffler
moi aussi

grand soleil et bon vent
le voilier trace son sillage
la mature siffle
les dauphins jouent
le marin sourit
moi aussi

et cette aube toujours
en majesté
mon âme en paix

forêt

il y avait la forêt
les arbres les bosquets
Puis au petit matin
Cette brume pâle et sage
Comme un nouveau paysage

Il y avait des lignes précises
Des couleurs de toutes les gammes
Et maintenant ce gris camaïeu
Ces teintes si proches et si distantes

Il y avait les chants et les bruissements
Les feuilles qui se balançaient
L’herbe vibrant de mille vents
Et maintenant tout est figé
Dans ce froid surnaturel imposant

La vie est ainsi
Et le cœur aussi

Mais je sais que viendront les trouées de lumière
Et les frémissements sans manière
Peu à peu tout changera
Le nuage s’évanouira
Cachant ses rides et dévoilant son âme
Il n'y aura plus de joie éteinte ni de drames
Tout sera dit à nouveau
Murmuré au fil de l'eau

Si les cris ont fusé
Ils seront inutiles et glacés
Si les larmes ont coulé
Elles seront bousculées

Le sourire donnera la paix la douceur
Et l’on ne saura plus le temps que l’on préfère
La nostalgie tapie à l’aube de son cœur
Ou le soleil rouge régnant sur l’univers

sous l’auspice des rêves

sous l’auspice des rêves une image s’est figée
soutenue par l’imberbe inconscience
étincelante et réelle entrechoquée
d’un baiser léger porcelaine et faïence

elle a fleuri comme une aube en provence
couleurs d’explosion d’amour inviolé
jamais ne fut plus ingénieuse essence
quand l’aurore absolue l'a balayé
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier