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dialogue de murmures

le bonheur est un cri d’oiseau
surpris un soir d’automne
par une âme rêveuse

l’amour une langue de mer
longtemps languide sur le sable
avant de fuir vers l’horizon

flèches du contretemps
diamants bruts du présent
lumières de l’inattendu

le bonheur et l’amour
dialogue de murmures
entre cœurs translucides

Texte de Luc Fayard; voir une mise en scène dans Galerie Amavero

Toi qui t'es tu

Qui es-tu
toi qui t’es tu ?
Toi qui ne pépies plus.

Sur un fil tendu,
je t’ai entraperçu.
Je me suis reconnue.
Deux pattes frêles,
et un ersatz d’ailes,
un cœur-citadelle
en guise de maison,
et nos imperfections
comme belle toison.
Dans nos silences,
Naissaient les confidences,
nos histoires d’errance.
Et sur ce fil tendu,
toi qui ne pépiais plus,
moi,
je t’ai entendu.
Un moineau ordinaire,
ni bavard, ni disert,
qui dans son nid d’hiver
tendait ces ailes pour ressembler
aux vautour ou aux éperviers
aux aigles épris de liberté.

Toi tu te sentais grêle,
perché sur ta ficelle.
Petit, si petit
au milieu des géants.
Moi, je me sentais fragile,
assise dans la ruelle,
petite, si petite,
et presque insignifiante.

Nous nous racontions nos histoires,
sans un mot, sans parler.
Dans nos regards noirs,
nous lisions les secrets,
et nos ailes brisées,
et nos corps chétifs,
et nos coeurs sensibles,
et nos silences débiles.

Et dans un cri, fébrile,
moi je t’ai chantonné :
« Je t’aime, tel que tu es ».
Et toi petit oiseau,
que je trouvais si beau,
tu t’es mis à chanter.
Bien mieux que l’épervier.
Bien mieux que le corbeau.
Et moi, avec mon coeur d’enfant
au milieu des titans,
je me suis mise à danser,
Je me suis mise à aimer.
Bien mieux que ces furieux,
Que ces gens trop sérieux,
Bien mieux que les gens normaux
Qui ne parlent plus aux moineaux.

Texte et musique : Léa Cerveauillustré par une image de l'IA Canva
à voir en "Poésique" dans Galerie Amavero

toucher le bout de l'arc-en-ciel

- je veux toucher le bout de l’arc en ciel
s’il le faut je prendrais un bateau
mais j’ai peur de me perdre en mer
et d’errer comme un vaisseau fantôme

- contemple d’abord ses couleurs
fais les chauffer dans ton cœur
imagine les pays survolés
les gens éblouis la tête en haut

- je veux partir je ne peux rester la
l’arc a tracé mon chemin
il me dit viens envole toi
emporte tes rêves qui vont surgir

- l’arc lui-même est un rêve
visible de partout dominant tout
mais il n’est qu’un piège de lumière
tu pourrais le traverser sans le voir

- je veux danser sur les étoiles
rire au vent frais du chemin
gonfler mes poumons gonflés d'air marin
et mon cœur battre au rythme de mes pas

l’enfant grimpa sur l’arc en ciel
et disparut avec lui dans les nuages blancs

camaïeu

camaïeu de couleurs
qui se répondent
sur la table les murs
dans le vase
dans le jeu d’ombres
et de lumière
un dialogue se crée
tout est vivant
la nature
n’est pas morte

je meurs tu pleures

Je meurs
Tu meurs
Je t’aime
Tu pleures
Je vogue
Tu vogues
Ils voguent
Où çà
M’en fous
Quèqu’part
Tu viens
Je pars
Tu m’aimes
Je pleure
Je dis
Tu dis
Tout çà
Ils disent
N’impor-
Te quoi
Tu ris
Je nage
Tu nages
Vers moi
Ou çà
Plus loin
Pourquoi
Parc’que
C’est beau
C’est bon
Et plus
Que ça
Encore
Pour toi
Je vis
Tu vis
Sans moi
Je souffre
Tu souffres
S’en foutent
Pourquoi
Parc’que
Ils ont
Raison
Les cons
Je viens
Tu veux
Je veux
Te voir
T’aimer
Plus fort
M’aimer
Dis-tu
Et puis
Je rêve
Tu dors
Petite
Et douce
Je souffle
Sur tout
Sur ça
Sans ça
Tu voles
Plus loin
Sans moi
Tu joues
Je perds
Toujours
Pourquoi
Ta peau
Ton corps
Adieu
Rideau
Mais non
Tu rêves
De moi
Peut-être
Encore
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier