un beau jour
vous trouvez une ruche de chaises
ce n’est pas comme les abeilles
vous ne pouvez rien en faire
pas de jus pas de substance
pas de pollen sur le bois
juste un vieux goût de cire
rien que le craquement du vent
dans les barreaux branlants
elles sont là inertes
brinquebalantes
et vous vous dites
c’est çà la vie
un beau jour
il en eut assez
trop de chaises chez lui
il commença à les jeter
sans regarder par la fenêtre
mais elles refusèrent de mourir
et s’accrochèrent les unes aux autres
jusqu’à former un gros nid de chaises
les pompiers essayèrent
tous les produits toxiques
mais ils n’avaient pas
d’extincteur de chaises
un beau jour
la chaise reine
chauffée par le soleil de la terrasse
pondit quelques œufs de chaise
qui finirent par éclore
dans la lumière du printemps
mais une chaise grandit très vite
en quelques mois ce fut une colonie
qui déborda sur la façade
et descendit sur le mur
bientôt elle gagnera la rue
et se répandra dans la ville
un beau jour
il se dit penaud
ne restons pas assis
s’asseoir est une perte de temps
le corps se tasse
l’esprit aussi
il enleva tous les meubles
les tableaux les réveils
et même les lits
il passa le reste de sa vie
debout dans l’espace nu
mais heureux
Texte de Luc Fayard, inspiré de Photo AFP. Une création de l’artiste Tadashi Kawamata sur la façade de l’immeuble de la Galerie Liaigre.
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rester debout
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Tadashi Kawamata
uniforme
l’uniforme est rouge
comme le soleil
ou la terre
de certains pays
les bleus mer et ciel
se croisent et s’épaulent
les arbres sont rectilignes
comme des murs d’école
dehors tout est droit
dans les cœurs
tout est rond
comme le soleil
ou la terre
de certains pays
les bleus mer et ciel
se croisent et s’épaulent
les arbres sont rectilignes
comme des murs d’école
dehors tout est droit
dans les cœurs
tout est rond
petit fleuve
hiératiques maisons
le long de l’eau courant
ce filet est un fleuve
le plus petit de France
on a envie de le suivre
parce qu’on sait
qu’il conduit à la mer
dans le village
l’eau passe tranquillement
entre les murs fiers
qui la regardent de haut
sur le chemin vers l’aval
il reste peu de moulins
et peu de cressonniers
le long de l’eau courant
ce filet est un fleuve
le plus petit de France
on a envie de le suivre
parce qu’on sait
qu’il conduit à la mer
dans le village
l’eau passe tranquillement
entre les murs fiers
qui la regardent de haut
sur le chemin vers l’aval
il reste peu de moulins
et peu de cressonniers
ombre
par un beau jour d’été
une petite fille bronzée
se penche sur son ombre
dessinée sur le mur
perplexe elle s’interroge
ces formes c’est moi
et quand je bouge
ça bouge aussi
pour vérifier
elle va essayer
oui ça bouge
devant elle
le chemin monte
comme la vie
qui l’attend
une petite fille bronzée
se penche sur son ombre
dessinée sur le mur
perplexe elle s’interroge
ces formes c’est moi
et quand je bouge
ça bouge aussi
pour vérifier
elle va essayer
oui ça bouge
devant elle
le chemin monte
comme la vie
qui l’attend
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