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mort j'écrirai encore

je vois j’écris je sens
que se forgent les mots
les plus forts les plus hauts
dans mon âme mon sang

je crée un autre monde
où vivent les amants
voluptueux du chant
contrepoint de ma ronde

rejoignez-moi marchons
dans les limbes l’éveil
les miroirs des merveilles
les yeux sur l’horizon

là où la vie est pure
comme un air de désir
échappé du sourire
messager des murmures

et même si je sens
que la rue triste et noire
n’offrira rien à voir
que le monde n’attend

mes mots reliés en or
scelleront un enduit
des beautés du chemin
mort j’écrirai encore

Texte: Luc Fayard
illustré dans Galerie Amavero avec un tableau de Léon Spillaert

trinité

tout est difficile aimer chanter
seul rêver est facile
s'abstraire du réel fuir
oublier le passé
 
tout est difficile parler sourire
seul partir est permis
toujours en utopie
se voir là-bas plutôt qu'ici
 
tout est difficile vivre factice
seul écrire est vrai
bâtir sa réalité
ses murs sa forteresse
 
tout est difficile corps chargé
seule l'âme est légère
quand elle se libère
d'une transparence évasée
 
tout est difficile dire oui
dire non peut seul être acquis
dire je ne sais pas j'attends
je ne saurai rien du néant
 
tout est difficile dans tes yeux
seuls qui me scrutent
spectateurs incultes
de mon souffle nerveux
 
tout est difficile pleurer souffrir
seul un gémissement
trace l'ineffable soupir
de ce qui jamais ne ment
 
tout est difficile aujourd'hui
seul demain peut attirer
d'autres cœurs épris
après avoir tant pleuré

tout est difficile même dire
tout est difficile
quand tu cries je t'aime
au fond de la nuit blême

tout est difficile sauf croire en toi
l'eau claire et le torrent
la lumière et le chant
tout devient possible pour moi

tout devient possible grâce à toi
sur le chemin aux trois sens
direction sentiment connaissance
tu es la trinité de ma vie de roi

pensées

jamais fleur
n’aura si bien porté son nom
on s’y perd on rêve
douceur et délicatesse
si c’était possible
on rêverait avec élégance
quel bonheur
pouvoir se poser
profiter pleinement
de cet instant magique
avant que le temps
ne reprenne son cours

dernier rêve

vous prendrez bien un dernier rêve
allez
pour le doute
le mirage sans âge
un rêve sans faux col
sans larmes ni détour
ca fait pas de mal

je vous le sers comment
avec ou sans poésie

spécialité de la maison
le cocktail de mots doux amer
mots courts mots forts mots rauques
ils flottent ils coulissent
ils s’entrechoquent
ils renvoient bien la lumière

surtout pas de mots frivoles ni barbares
sinon le rêve vire aigre
et en plus il peut mousser

des mots riches aussi pourquoi pas
mais pas trop
un point si vous voulez
un point c'est tout
c’est pas obligatoire

versez le tout dans une belle âme
doucement vieillie à peine ridée
qui en a vu des rêves
et vous secouez vigoureusement

ah oui j’oubliais
beaucoup d’amour
il donne du goût
un zeste de rimes nonchalantes
à distribuer selon l’envie

on peut aussi verser quelques images
mais un peu floues surtout
trop nettes elles éblouissent

et puis selon les cas
une ou deux gouttes d’humour lisse

le tout servi bien frappé
la fraîcheur c’est important
elle se fait moins qu’avant
quel dommage

tiens
je vous accompagne
prendre un rêve à deux
c’est mieux
on sera moins vite seul

(Paris février 2005)
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier