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La vague de Camille Claudel

La vague devient chair sous le ciel dénudé,
Le long de son corps embrasé se perd le temps,
L’onde enserre la lumière de vert veinée,
Oblitérant de ses doigts le jour en suspens.

Lors, la vague émeraude vomit la colère
Dans la danse de ses lames effrénées,
Se pétrifie dans les coulures de l’éther
Son âme déchue où s’émiettent les trophées.

Les trois belles à l’entour de l’intempérance
Éclaboussent la vague de leur nudité,
Quand leurs cœurs ceints d’onyx vibrent dans les luisances.

La grâce susurre à la vague captivée :
« Sursois à briser mon âme qui bat encore
Dans la danse des corps où vacillent les ors ».

Texte de Laurence Sophie inspiré par la sculpture La Vague ou les baigneuses de Camille Claudel. Voir Galerie Amavero

Femmes qui dansent

dans la ferveur de leur corps – elles dansent et dansant sont
comme une extension de la chair augmentée par la lumière
elles appellent l’été la chaleur et la couleur et leurs joues – leurs joues prêtes au baiser à l’amour au plaisir
leurs joues soudain rosies par la moiteur et séchées dans l’air doux qui frémit dans leur cœur
ainsi elles toutes – toutes nues – toutes offertes
à nul autre qu’à elles et
elles dansent
comme dansent les nymphes et les muses elles – elles qui dansent et qui dansent au-dedans de leur corps –
elles toutes qui s’agenouillent
là – devant leur dieu – un seul – l’orgueil
à l’autel sont pareilles à l’appel de la sève
tout en elles s’éternise et s’impatiente
comme on double d’un autre ce qu’on est en-dessous dessous la peau dessous l’os et encore en-dessous
elles – miroir éclaté qui se réfracte dans les rayons du soleil


mis en scène dans Galerie Amavero art et poésie
Texte : Chloé Charpentier 
Inspiré de : La Joie de vivre, de Clémence Pierrat

enfer

le corps est prégnant
jamais l'âme ne pourra s'envoler
l'homme est lourd de chair
et quand il veut rêver
il se voudrait léger dans l'air
mais il a mal aux dents

il se plaint œil vide dos voûté
j'ai perdu dit-il la grâce de l'enfance
oublié la puissance du silence
l'homme ne s'écoute même plus
il ne fait que bouger se gratter
comme si sa pensée pouvait se lessiver
d'un coup d'ongle négligent

créature du paradoxe et du soupir
filandre perdue dans l'infini successif
il se tait les mots ne servent à rien

nous voici blêmes et bleus
sans bouée de sauvetage
dans l'océan du non dit du non partage

l'enfer c'est cela
se contenter d'une telle vanité
sans pouvoir rire ni pleurer
sans même avoir peur

offerte ta bouche douce

offerte
ta bouche douce
pour moi qui pleure

tes jambes longues
ton ventre rond
offerts

douce ma belle tu souris
et l’odeur de toi
rose close ton parfum

à genoux je caresse
ta peau offerte
tu m’enveloppes

ton souffle chaud sur moi
s’envole
comme toi et moi
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier