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petits poissons

si les mots jaillissaient
comme l’eau de source
sans savoir d’où ils viennent
ni quel sens ils portent
libres
heureux de sourdre
ivres
résonnants
d’un simple glouglou
quels riches dialogues 
nous pourrions vivre

nous sortirions de nos igloos
comme un magicien 
le lapinou de son chapeau
des mots étincelles
déclencheurs de rires fous
des mots sauteurs d’horizons 
de la mer jusqu’au ciel
des mots créateurs 
de discours en cascade
fluides sans saccade

ah si bondissants comme des pur-sang
les mots pouvaient en s’agitant
de soubresauts de hoquets  
nous redonner la pureté
d’une parole immédiate et fière
alors le monde serait une rivière
coulant sur l’infini du rond
et nous ses petits poissons

Texte de Luc Fayard inspiré par le dessin automatique involontaire de son smartphone; voir Galerie Amavero

jaune

pays jaune
cela n’existe pas
un paysage jauni
comme celui-ci
et pourtant
quelle force quelle vie
dans les lignes
dans les formes
et l’eau si présente
qu’on la voit frémir
qu’on l’entend gémir
il fait chaud ce jour-là

allusions

l’étape est franchie
de la forme ne reste que
couleurs réinventées
et allusions
chaque chose
pourtant à sa place
on devine on imagine
on se laisse emporter
par la musique des teintes accolées
on voit la maison
on voit les arbres
on voit l’eau
ensuite
on ferme les yeux
et le spectacle continue
en chacun de nous

petit fleuve

hiératiques maisons
le long de l’eau courant
ce filet est un fleuve
le plus petit de France
on a envie de le suivre
parce qu’on sait
qu’il conduit à la mer
dans le village
l’eau passe tranquillement
entre les murs fiers
qui la regardent de haut
sur le chemin vers l’aval
il reste peu de moulins
et peu de cressonniers

poisson rouge

le poisson rouge a disparu
ce matin plus personne
pourtant pas de chat
dans la maison
ce n’est pas un meurtre
c’est une énigme
car ne vivent ici
que des esprits purs
des vibrations positives
une onde a dû traverser la pièce
pour porter le poisson rouge
à la rivière en contrebas
il faudra penser
à vider le bocal

bords de loire

les feuilles volètent 
comme des papillons
la troupe de corbeaux attaque 
le busard importun
la loutre plonge 
chassée par un bruit
là bas le cygne hiératique
les hérons tendent le cou
le soleil crée 
des trouées blanches 
sur l'eau ridée
et des rebonds
sur la berge immuable fière
sauvage et millénaire
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier