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enfance

j’aimerai tant retrouver
cet esprit d’enfance
pétillant d’impertinence
où l'on peut 
croire impassible
à tous les rôles
des infinis possibles
s’asseoir persuadé
que le monde guette
sa parole libre
d'insouciance
sentir le vent
ébouriffer sa vie
poser là
son évidence
sa vérité
crue et nue
laisser passer les rêves
dans ses yeux mi-fermés
sans se lasser
en oubliant le temps
l’enfance est sans horloge
sans apparat ni toge

et dans une moue sans rire
montrer qu’on existe
pour le meilleur de l'artiste
et jamais pour le pire

Texte de Luc Fayard inspiré par la sculpture Plume (bronze, 39x28x14cm) de Valérie Hadida. Voir mise en scène dans Galerie Amavero

cocon

grelottant dans le dortoir
elles s’étaient endormies
après frôlements
et cachotteries
serrées sous les couvertures
emmitouflées
elles s’étaient raconté
pouffant et frissonnant
des histoires gaies
de vampires et d’ogres
puis s’étaient tues
rêvant à leur maman
c’est dans ce cocon
recroquevillées
que le manteau du sommeil
les avait recouvertes
jusqu’à l’aube et sa lumière
s’il avait gelé dans la nuit nue
elles seraient statues

inspiré par Sculpture n°545, de Georges Saulterre (avec son aimable autorisation)

siffler

bien choisir le brin
une herbe forte longue
pas trop large
la tendre haut et bas
entre les deux pouces serrés
et souffler les lèvres pincées
pour produire
ce sifflement tant attendu
qui emplit le cœur de joie
alors on est un oiseau
qui vole sur les collines
et domine le pays
la nature est à nous

bel archipel

La première île est grande et majestueuse
Du haut de ses collines luxuriantes
Elle contemple la mer et le monde
D’un cœur empreint de compassion
Les anses de ses abris
Sont multiples et cachées
Elles murmurent :
Seuls sont ici protégés
Ceux qui ont soif d’aventure
Et faim des autres
Du bout de l’horizon, on y vient
S’y rafraîchir à l’eau pure de ses sources

La deuxième île est plus petite
Mais tout aussi fière
Un sable blond et doux la déborde gaiement
Elle ouvre ses bras en souriant
Et vous invite à la douceur
Si la mer est calme dans ses baies
Parfois le vent siffle
Aux cimes de ses arbres
Quelques rochers épars la protègent
Ils disent en fronçant les sourcils :
Voici un pays nouveau
Qui aime l’eau
La boire et la donner
A qui sait la goûter

La troisième île est gracile et forte
Les arbres songeurs y penchent un peu la tête
Comme pour vous saluer en passant
Mille sentiers odorants
Y serpentent en flânant
Le vent porte les sons variés
D’un monde habité de désirs
On y parle des langues musicales
Ses côtes escarpées avancent loin
Comme si elles voulaient fendre la mer
Elles inventent des formes nouvelles
C’est une figure de proue
Une cathédrale

La dernière île a surgi après les autres
Plus jeune elle est plus vive
Tout y pousse en tout sens
C’est une jungle heureuse
Qui souffle la vigueur et la joie
Elle aime le soleil et craint la nuit
Quand tout se cache et se tait
Alors, en guettant le jour qui vient
Elle dit : Je suis la vie, je suis la flèche
Je suis le début d’un autre monde
J’enfanterai des îles et des îlots
Où tout sera clair et beau
Et on la croit ma petite île

Les quatre îles de l’archipel
Sont baignées de la même mer
Nourries de la même terre
Sang du même sang
Elles sont des âmes belles et fières
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier