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moine bouddha

moi le moine je suis bouddha
à côté du bouddha
j'ai son sourire
le même sens de la vacuité
de l’être et des objets
une perception réservée aux initiés
alors quel est le plus bouddha des deux

jour après jour le vide se fait en moi
je m'approche de la vraie nature du monde
mon ego perd sa forme
j'ai déjà renoncé à tout 
je respire l’impermanence des choses
tout viendra à moi
même vos regards votre brouhaha
je les accepte 
ils s'intègrent à l’harmonie naturelle

ne cherchez pas 
il n'y a rien à trouver
laissez simplement la paix venir en vous
et vous sourirez
comme moi

éternelle universalité de la douleur

quand leurs maris sont partis
il y a des siècles semble-t-il
les deux femmes bouddhistes
sont entrées au temple de Gandan
chaussées de leurs bottes mongoles
elles y sont restées
leurs doigts égrenant le temps
sur de longs chapelets ridés

les jours de marché
assises là dans ce recoin
toujours le même
recroquevillées
sur les marches du temple
aussi usées qu’elles
elles parlent à mi-voix
des gens qui passent 
avec le temps
comme s’ils avaient de l’importance
et ils doivent en avoir
puisqu’elles sont encore là pour en parler

chaque fois qu’elles se retrouvent
la conversation reprend
à l’endroit exact où elle s’était arrêtée
elles commentent de minuscules épisodes
le fil de la vie se déroule
c’est le tout qui forme le monde
tout se raconte
plus rien ne les surprend
mais tout les intéresse
surtout les choses du dedans
car leurs yeux plissés de compassion
sont tournés vers les âmes qui souffrent
les sans voix les solitaires les épleurées
celles qui subissent en silence
l’éternelle universalité de la douleur
Conseil: une fois sur les poèmes, passez d'un texte à l'autre avec les flèches du clavier